Les blancs dessous de Nathalie - Histoires de Sexe

Les blancs dessous de Nathalie

... laisse flotter dans ce cercle qui se rétrécit lentement, implacablement.

Entourée de dizaines de mains qui la palpent, qui la caressent, Nathalie sombre, tel un petit point blanc, dans la rose noire formée par ses admirateurs en costume. Un dernier bras blanc qui se tend vers le ciel, puis lentement, elle disparaît, engloutie, dévorée, consumée…

Tandis que je reste interloqué, Patrice pose sa main sur mon épaule puis il m’entraîne dans un dédale de couloirs.

— Venez, laissons-la…
— Ah… euh… oui…

Je tente de reprendre mes esprits au fur et à mesure des couloirs que je franchis. Je réalise petit à petit ce qui vient de se passer :

— Merci, Patrice, vous avez réussi à concrétiser un de mes rêves les plus fous !
— Je suis content que ça vous plaise. Et à prime vue, votre femme apprécie ce qui lui arrive, à son corps défendant, dans les deux sens du terme, dirons-nous, n’est-ce pas ?
— Oui. Bien qu’elle s’en défende, je sais qu’elle adore ce genre de situation. Mais jamais elle ne l’avouera, elle préférera se faire découper en morceaux !
— Ce qui est d’ailleurs le cas, en quelque sorte. Si elle n’avait pas été d’accord sur le fond, vous ne seriez pas ici. Je ne suis pas un chaud partisan des sens uniques.

Je ne sais pas quoi répondre, alors je ne dis plus rien. Après un nouveau couloir, Patrice rompt le silence :

— Justement, en parlant de sens unique, savez-vous, mon cher Robert, que le temps n’est pas forcément linéaire ?
— Ah bon ?
— La plupart des ...

... gens pensent que le temps est une droite avec un début, un milieu et une fin.

Je ne comprends pas où il veut en venir. Mécaniquement, je réponds :

— Euh… oui… le passé, le présent et le futur…
— Eh non, il ressemble plutôt à une pelote de laine. Pensez-vous que le futur est déjà tout tracé, écrit d’avance ?Mektoub, comme le disent les Arabes.
— Non, je ne pense pas… Je crois qu’il se construit au présent…

Sa main dans mon dos, Patrice me dirige vers un balcon :

— Savez-vous que, chez certaines peuplades, le passé est devant nous, et le futur dans notre dos.
— Comment ça ?
— C’est logique, le passé est connu, donc vous le voyez, il est donc devant vous. Par contre, le futur est inconnu, comme s’il était dans votre dos.
— Oui, ça se tient…

Arrivé sur le balcon, mon interlocuteur me montre le paysage qui s’étend devant nous, constellé de petits points lumineux mouvants :

— Que voyez-vous ?
— Euh… le parc… celui par lequel nous sommes arrivés…
— Vous voyez donc notre passé.
— En quelque sorte… J’avoue que je commence à être largué, tout est si étrange ici ! Il n’y a même pas dix minutes, vous venez de réaliser un de mes fantasmes, comme par magie ! Vous êtes qui ?

Ses deux mains appuyées sur la balustrade en pierre, il m’adresse un large sourire :

— Je ne suis ni Mandrake ni Harry Potter.
— Mandrake, le magicien, la BD ? Ou plutôt l’hypnotiseur ? Ça ne nous rajeunit pas.
— Savez-vous qu’au début, Mandrake était un vrai magicien avec d’énormes ...