Échanges phaéciens - Histoires de Sexe

Échanges phaéciens

... regard interrogateur :

— Laquelle ?
— Tu voulais être à la place de ma femme, voilà une bonne occasion de le faire virtuellement.

Elle écarquille fortement les yeux, ce qui ne l’empêche pas de me répondre :

— Être virtuellement ta femme ?
— On peut inverser les choses en disant que je serais virtuellement ton mari.

Elle laisse passer un peu de temps avant de demander :

— Et comment tu peux jouer virtuellement à ce genre de chose ?
— Je suis le meneur de jeu, on parle aussi de maître de jeu, mais ça fait un peu trop BDSM sur les bords. Je te propose des situations, et toi, tu les joues comme si ça pouvait être vrai.
— Humm… pourquoi pas… c’est bien la première fois que je joue à un truc pareil ! Je suis obligée d’être moi-même, ou je peux m’inventer un personnage ?
— Quand on joue à ce genre de jeu, on incarne la plupart du temps un perso imaginaire, genre elfe, nain, mage, etc. Dans Cthulhu, on incarne des investigateurs des années trente.
— OK… je vais voir… vas-y commence, puisque c’est toi le meneur de jeu.

Je me creuse la tête, il va falloir que j’improvise. Je commence par une situation classique, du moins pour ma femme et moi :

— Il est tard, Blandine, nous revenons du restau où nous avons bien mangé. Pour revenir chez nous, nous passons par des routes désertes, la lune est pleine.
— Y a un loup-garou qui nous tombe dessus ?

Je souris :

— C’est un de tes fantasmes ?
— Mais non ! Mais comme tu me parles de lune pleine, ça me fait ...

... penser aux loups-garous !
— Je continue, sans loup-garou. J’arrête la voiture près d’une aire de stationnement bucolique. Nous descendons de voiture afin de contempler le paysage sous la lune.
— Pas mal comme idée ! Moi, je n’ai jamais eu droit à ce genre d’épisode romantique.
— Ah bon ?

Fataliste et désabusée, son menton toujours sur ses avant-bras, les yeux levés vers moi, elle répond :

— Ben non…
— Raison de plus pour le vivre maintenant. Je continue…
— Vas-y, ça me fera passer le temps.
— Je mets le curseur à quoi, Blandine ? Vert, orange, rouge ? Vert, c’est soft, et rouge, c’est hard. Et bien sûr, orange, c’est au milieu.

Elle me jette un coup d’œil intrigué, puis répond malicieusement :

— Allez, rouge, si tu oses !
— Ne jamais me mettre au défi, Blandine… J’en étais à : j’arrête la voiture près d’une aire. Nous descendons afin de contempler le paysage sous la lune. Tu es debout devant moi, et moi, je t’enlace par-derrière dans mes bras.
— Il est où le rouge dans tout ça ?
— J’y viens, j’y viens. Très vite, tu sens quelque chose de dur dans ton dos.
— Bonne nouvelle ! C’est tellement rare !

Je n’avais pas prévu ce genre de bifurcation. Je soupire :

— Blandine, je ne te demande pas de me raconter des confidences sur ta vraie vie, mais de jouer le jeu dans un jeu de rôle, comme si nous étions en couple.
— J’aime pas trop ton jeu, Alain. Je préférais nettement quand tu me mettais de crème solaire.
— Ça ne me dérange pas de t’en remettre, mais je ...