Première semaine de Vacances - Histoires de Sexe

Première semaine de Vacances

... mec est devant moi, bien plus grand et baraqué, une petite trentaine d’années, l’air bien aviné. Dans un réflexe, je tente de lui balancer une baffe ! Il pare le coup et d’une pichenette m’envoie voler sur le cul au milieu des danseurs qui s’écartent, formant le ring d’un potentiel combat. Sur le cul, mais sans dommage, je le fixe méchamment, lorsqu’il s’écrie :

— Un pédé, une tarlouze !

Ma sœur m’aide à me relever, Dania se jette devant lui, elle est aussi grande ou presque. Sa silhouette athlétique et sa peau noire dégagent une impression de puissance. Elle avance, lui parle sur un ton agressif sans que je saisisse ses paroles. Ils sont presque nez à nez. Le mec tourne la tête vers moi et hésite. Les videurs arrivent, le saisissent par les bras et l’entraînent dehors. Fin du combat.

L’incident met fin à la soirée, il n’est pas loin de trois heures lorsque nous enfourchons nos vélos. Les filles tentent de me réconforter ; moi, j’accuse le coup. Je transpire l’homosexualité, ce que je craignais est arrivé, ça se voit, je le porte sur moi. Quelle honte… humilié devant tous ces gens ! Le chagrin m’envahit, je sanglote tout en pédalant.

Nous arrivons, je file dans ma chambre sans un mot. Quelle honte, ça se voit !!!

Mes larmes coulent, je peste sur mon physique d’homo. Je n’arrive pas à dormir lorsque la poignée de porte tourne doucement. La lumière faiblarde de mon chevet me permet de reconnaître la sublime panthère ; elle est nue, avance et entre dans mon ...

... lit.

— Éteins, s’il te plaît.

Elle se colle à moi, je sens son corps rafraîchi par la douche, elle me caresse l’épaule, la poitrine, le nombril… elle descend jusqu’au plus bas de mon ventre et s’arrête. Elle dépose quelques doux baisers dans mon cou et sur ma joue.

Je me laisse aller dans cette affectueuse tendresse et finis par m’endormir. À mon réveil, elle est toujours là, dans la même position. Je me tourne vers elle, elle sourit, je ne sais que lui dire, j’ai tellement honte.

— Dania, je voulais… enfin… merci d’être là, d’être venue à mon secours, merci encore.
— Merci de quoi ! Il est hors de question que tu me remercies pour m’être mise en travers d’un gros con ni pour être venue dans ton lit partager un peu de tendresse et de chaleur humaine. Je sais ce que c’est d’être montrée du doigt et insultée pour sa sexualité. Depuis l’adolescence, j’ai subi tellement d’humiliations de toutes parts, y compris de ma famille ! Le monde n’aime pas les gens différents, moi je suis black et gouine… Imagine ! Je t’ai senti très affecté par cet incident… Es-tu vraiment homo ?

Je me lance dans le récit très résumé de mes expériences récentes. Je lui avoue qu’homosexuel, je n’en connaissais que l’adjectif il y a encore un mois, que jamais je n’avais eu d’expérience sexuelle avec un homme… ni avec une femme, d’ailleurs.

— Tu as choisi librement de vivre cette expérience, il faut t’accepter comme tu es, c’est important de ne pas refouler cette aventure. Alan, cela n’a rien ...