1. Au pays des mille étangs


    Datte: 04/01/2022, Catégories: fh, campagne, Oral pénétratio, init, sf, Auteur: Roy Suffer, Source: Revebebe

    ... amie Aïnoa.
    — Hou ben, t’as dégotté une sacrée gourgandine, là. Bonjour A… li… j’sais pas quoi. Vins donc que j’te bije, ce s’ra ben pus commode.
    — Tends-lui les joues, pensai-je très fort, ce qu’elle fit.
    — Ben tu m’croiras si tu veux, mais c’t’année le brame nous a fait ben du bien. L’aut’e nuit, j’sais pas ce qui s’est passé… j’étais pourri de rhumatisses, pouvais pus m’traîner. Mon vieux l’matin, j’dis à la Germaine, j’sens pus rien ! C’est qu’t’es mort, qu’è’ m’dit ! Tu parles. Elle, elle avait un cancer, i’ d’vaient l’opérer. Mais avant, i’ fallait qu’è’ passe un casse-nerf. Mais si, tu sais le machin rond qu’tu rentes dedans comme un rôti au four.
    — Ah, un scanner ?
    — Ben voui, c’est ce que j’dis, un casse-nerf. Eh ben, dis donc, pus d’cancer, pus rien ! Incroyable. Et pis tiens, rentrez donc. Vois donc tout ça : tout est comme neuf. De la télé au frigo en passant par les murs. Même le kangoo, l’ tracteur et pis la moissonneuse… Neufs, j’te dis.
    — C’est magique !
    — Ben j’sais pas si c’est l’ djiabe ou l’ bon dieu qu’a fait ça, mais vingt dieux, y a d’quoi tomber su’ l’ cul ! Tiens, z’allez ben prendre une tit’ goutte ?
    — Non, rien, merci…
    — Bah ! C’est pas si souvent. Allez, allez… Et pis ça s’arrose.
    
    On but son tord-boyaux, on discuta, Aïnoa souriait de toutes ses fossettes, contente de les voir si heureux, elle n’était pas pour rien dans toutes les bonnes choses qui leur arrivaient. Mais ils manifestèrent soudain un besoin urgent d’aller dormir et nous ...
    ... laissèrent là, sans se poser la moindre question. Vers une heure du matin, le vaisseau spatial arriva silencieusement. Je ne dis pas « soucoupe volante », parce que ça n’a rien d’une soucoupe, mais plutôt d’une cloche maître d’hôtel, ces cloches métalliques qui gardent les plats au chaud, mais sans la poignée. Les deux gus portaient la même combinaison que je connaissais, et ils avaient pris sans doute la première apparence venue sur nos émissions de télévision, celle de présentateurs des journaux télévisés. Ça me fit un peu marrer. Aïnoa décida que je devais être inclus dans la conversation, fût-elle mentale. Une personne, ça va, mais trois, c’est presque difficile à supporter, tout étant du même niveau de perception, sans bouton de réglage. Ils expliquèrent qu’ils allaient aborder le satellite maître qui contrôle l’Intranet des chefs de gouvernements et y implanter notre vidéo. Elle sera simultanément diffusée sur le réseau vidéo du Sommet de Davos et sur les boîtes mail de tous les chefs d’État, y compris des absents. Ce sera demain à seize heures.
    
    À seize heures précises, le train-train habituel de Davos est soudain perturbé, non pas par une bombe, mais par quelque chose de plus puissant encore. Tous les écrans vidéo comme des ordinateurs de la conférence basculent sur une image unique. Une femme, belle au demeurant, apparaît sur les écrans. Et chacun dans sa langue perçoit ces mots :
    
    Dire que ce fut l’affolement au sommet de Davos serait un euphémisme. Les services ...
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