Au pays des mille étangs - Histoires de Sexe

Au pays des mille étangs

... en général des culottes épaisses en coton qui retiennent le liquide et le reste. Il faut les changer régulièrement.
— Hou ! Ce doit être triste pour ces gens vieux.
— Eh oui, mais hélas, c’est ce qui nous attend tous, à moins de mourir plus jeune.
— De quoi meurt-on plus jeune ?
— De maladie ou d’accident, ou quelquefois de suicide, mais hélas aussi de guerre.
— Nous n’avons pas de guerre ni de suicide. Un peu d’accidents. Et la maladie, notre pensée suffit à réparer notre corps dans l’état d’origine.
— Donc vous êtes éternels ?
— Non, nos corps s’usent aussi. Il arrive un moment où l’on n’est plus capable de les régénérer ni de synthétiser le nitrogène. Alors on va à l’usine de fin.
— C’est quoi, ça ?
— Là où les corps sont traités pour récupérer le nitrogène qu’ils contiennent. Quand on en manque, tout est bon à prendre.
— Pfiou ! « Soleil vert »…
— Qu’est-ce que c’est « soleil vert » ?
— Un vieux film, dans lequel les cadavres sont recyclés en une drogue qui s’appelle le « soleil vert ».
— Tout cela est triste. Je te propose d’aller me changer.
— Oui, si tu veux. Fais-moi un défilé de mode avec tout ce que l’on a acheté. Je vais débarrasser la table.

Je mets les mets entamés dans des boîtes au frigo, les couverts au lave-vaisselle, petite activité ménagère, mais Aïnoa ne revient pas. Peut-être est-elle aux toilettes, pensai-je en souriant. J’allume la télé, calée sur une chaîne d’infos. Toujours les mêmes catastrophes, les mêmes scandales, les mêmes grèves ...

... et les mêmes politiques qui s’apprêtent à se réunir à Davos, ce club des plus riches où l’on sait déjà qui est le plus riche. Dans le genre inutile… Soudain je fais un bond dans mon canapé. Sortant de MON couloir, dans MA maison, la petite vendeuse de la boutique de fringues.

— Bonjour, ou plutôt rebonjour. Mais qu’est-ce que vous faites chez moi ?

Elle éclate de rire en plus cette intruse ! Je dois avoir l’air étonné, c’est certain. Mais il y a de quoi, non ?

— Expliquez-vous !
— Ha-ha-ha ! Oh ouiiii ! C’est bon de rire aussi, de rire vraiment. Tu ne me reconnais pas ? Même pas ma voix ?
— Aïnoa ?
— Bien sûr, qui veux-tu ?… Je t’ai dit que je vais me changer.
— Ben oui, mais nous, nous disons cela quand nous allons changer de vêtements.
— Moi pareil, l’apparence est comme un vêtement. J’ai bien senti que tu avais envie de faire la sexualité avec la vendeuse. Alors je l’ai bien regardée et je l’ai copiée. Pardon si j’ai mis longtemps, les poils c’est difficile et très long. Il faut des cellules qui produisent la kératine. Mais bon, pour les blondes, il y a moins de mélanine, ça va un peu plus vite. Alors ? Tu fais la sexualité ?

C’est in-croy-able ! Attends un peu que je me remette… Oui, c’est bien ça, un peu plus grande, un peu plus mince, sauf les gros nichons, mais qui pendent un peu… et ce joli cul tout rond ! Merde alors, elle a une sœur jumelle et elle ne le sait pas.

— Qu’est-ce que tu regardes ?
— Oh, les informations. Regarde-les, les dirigeants ...