Au pays des mille étangs - Histoires de Sexe

Au pays des mille étangs

... voudras, non ?
— Oui, mais après tu me fais la sexualité ? J’aime.
— Après on fait l’amour, promis.

J’allume mon ordi, je me connecte sur ma banque, je tape mon identifiant et mon code secret et mon compte apparaît. Environ deux mille cinq cents euros, pas le Pérou, mais la paie est proche en cette fin septembre. Je lui laisse la place, elle s’installe sur ma chaise roulante et pose ses mains sur le clavier, mais sans appuyer. Soudain l’écran passe au noir, comme si une nouvelle fenêtre s’ouvrait, des milliers de nombres en colonnes défilent. Je ne sais vraiment pas comment elle fait ça. Ça ressemble au code source du programme, ou aux cours des bourses mondiales, ou alors à « Matrix », quand ils regardent la matrice… Soudain l’image se fige, elle appuie deux fois sur la barre espace avec son pouce et clac, l’image de mon compte réapparaît. Bon, ça n’a pas dû marcher, c’est le même nom… NON ! « Nom de Zeus, Marty ! »… Ce… ce n’est plus deux mille cinq cents, c’est deux cent cinquante mille !

— Tu es folle ! C’est énorme ! Ça va se voir, c’est sûr !
— Tu n’es pas content ? Ce n’est pas assez ? Je ne sais pas trop ce que ça représente…
— Mais… mais c’est du vol ! Je vais aller en prison…
— Pas du tout, je n’ai rien volé. Cet argent n’existe pas, ce ne sont que des nombres dans une machine. Il suffit de dire à la machine qu’elle décale de deux colonnes, c’est tout.
— Oui, mais ils vont le voir. Ils vont voir au moins que la machine s’est trompée, entre ce matin et ...

... ce soir, sans transaction, sans que quelqu’un ait versé quoi que ce soit sur le compte. Ça saute aux yeux…
— Mais non, puisque c’est toute la colonne qui est décalée de deux chiffres, comme si tu avais cette somme depuis toujours. Je t’assure, personne ne verra rien. Tu pourras acheter des vêtements pour moi ?
— Sûr ! Je peux même acheter la boutique… Je sens que je vais avoir de gros ennuis…
— Je te promets que non, et puis je suis là pour te protéger.
— Bon, écoute, au point où j’en suis dans cette histoire de fou, je n’ai plus qu’à te faire confiance.
— Ça, c’est bien, mais il faudrait me faire aussi la sexualité. Tu ne veux plus ?
— Si, si, bien sûr, donne-moi juste un moment pour me remettre. Il me faut un bon whisky, là.
— Oh, je crois qu’il n’y en a plus, tu as fini la bouteille hier soir. Donne-la-moi.

Je lui passe la bouteille vide, elle la prend dans ses mains, ferme les yeux et me rend la bouteille. Il n’y a pas eu de bruit, d’éclair ou quoi que ce soit. Je n’ai rien vu. Je lui tends une bouteille vide, elle me rend une bouteille neuve, pleine, cachetée et tout. Une bibine à plus de trente boules !

— Mais c’est pas possible !… Comment fais-tu ça ?
— C’est simple, comme le reste, je remets tout à l’état initial. Ce n’est pas difficile quand il reste un petit peu au fond, quelques gouttes, même une molécule suffit.
— D’accord… Eh bien à la tienne ! Tu n’en veux pas, je suppose ?
— Non, ce produit est trop corrosif.
— Autrement tu en aurais bu ? Je ...