1. Mise à l’air


    Datte: 01/01/2022, Catégories: fh, Transexuels policier, Auteur: Domi Dupon, Source: Revebebe

    Résumé de l’épisode précédent : «Mise en bouche », «Mise à la preuve. », «Mis au Gin »
    
    Park Sen Trahl est trouvé mort à son tour. Même si le crime ressemble à celui de Sanmarco, la légiste pense à un « copycat ». Après les interrogatoires de deux dernières maîtresses de Sanmarco, l’image de celui-ci s’obscurcit. Colette penche pour une vengeance.
    
    CHAPITRE 11
    
    La matinée avait passé à la vitesse Grand V et je me retrouvai à la cafèt’ de l’hôtel de police à bouffer un truc insipide, mais hygiénique en compagnie d’Anna. Par un accord tacite, nous ne parlâmes pas de l’affaire. Pourtant cela m’aurait arrangée. Je ne savais pas ce qui se passait dans la tête de mon adjointe (et dans la mienne). Avec le temps, nous étions devenues copines, puis amies et complices, mais sans aucune arrière-pensée. C’était avant. L’impression qu’une porte s’était ouverte. Anna m’avait toujours plu intellectuellement voire physiquement. Quand elle a rejoint la team, en couple, amoureuse, assez conne pour rester fidèle, je ne m’étais jamais posé de question. Par la suite, une relation sans ambiguïté s’était installée entre nous et je ne la voyais pas comme une « proie » possible. De plus, sa sexualité me semblait très orthodoxe. Pour moi, comme pour la religion, à chacun ses croyances et ses pratiques tant que ça n’interférait ni avec le travail ni avec notre complicité. Tout cela ne me regardait pas. Anna, de son côté, avait toujours maintenu une certaine distance. Aujourd’hui, techniquement, ...
    ... j’étais sur le marché et…
    
    — Tu as l’air hachement loin, cheffe ! À quoi tu penses ?
    
    Perdue dans mes cogitations, j’avais laissé un silence pesant planer sur notre table. Perturbée, je répondis :
    
    — À toi, ma belle !
    
    Avant d’immédiatement rectifier :
    
    — J’rigole ! J’pensais à Sanmarco ! Vraiment un pourri ! L’jour où j’arrête son assassin, j’l’félicite avant de lui passer les bracelets.
    — Tout à fait d’accord avec toi ! Mais je préférais ta première réponse.
    
    Pas de ça, Lisette !
    
    — Quel jeu, tu joues, Anna ?
    
    Et la belle de piquer un fard.
    
    — Efface ! Je suis conne et j’ai un humour de merde.
    
    L’arrivée du brigadier de garde lui évita de s’enfoncer plus.
    
    — Commandant, une certaine Rose Delion vous attend. Je vous ai appelée, mais ça ne répon…
    
    Un coup d’œil à ma montre : déjà 14 h 10.
    
    — Merci brigadier. J’vais la… non, conduisez-la plutôt dans la 415 !
    
    Contrairement à la 412 qui donnait l’impression de se retrouver entre amis, la 415 ressemblait à s’y méprendre aux salles d’interrogatoire des séries américaines.
    
    — Et laissez un gardien devant la porte.
    
    Je voulais qu’elle soit mal à l’aise. Pas que je pensais qu’elle ait quelque chose à voir dans le meurtre… Son alibi était béton… Complice… improbable, mais pas à exclure totalement… Je voulais lui mettre la pression afin que, pour se dédouaner, elle vide son sac.
    
    Cette diversion chassa la gêne générée par les propos d’Anna.
    
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    Madame l’ex avait délaissé ses talons ...
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