1. Toute ma vie j'ai rêvé


    Datte: 23/12/2021, Catégories: f, fh, ff, fff, hplusag, jeunes, asie, Inceste / Tabou nympho, bizarre, amour, fsoumise, fdomine, vengeance, dispute, cérébral, revede, miroir, Masturbation fdanus, fsodo, jouet, sm, attache, BDSM / Fétichisme fouetfesse, policier, lesbos, Auteur: Calpurnia, Source: Revebebe

    ... la table, cacher mes larmes, ma colère, mes blessures. Résister à la tentation de m’anesthésier dans l’alcool, la religion, ou autres paradis artificiels. Je n’ai pas su me défendre contre l’ennui d’une vie conjugale absolument terne. Nous n’avons jamais eu d’enfant, bien qu’il en voulût un. Je lui ai fait croire que nous étions un couple stérile. Il n’en était rien : je prenais la pilule en cachette. Pas question de permettre à cet individu de se reproduire. De toute manière, l’idée de procréer, de voir mon abdomen s’arrondir m’a toujours horrifiée.
    
    Un soir, sur l’oreiller, après qu’il m’a redit que je comptais pour lui plus que tout au monde, je lui ai avoué que, de mon côté, je le haïssais totalement et que je ne manquerai pas l’occasion de le tuer. Il a éclaté de ce rire que j’ai toujours détesté. Il ne m’a pas cru. C’était pourtant la seule fois où j’ai été sincère avec lui. Dans l’obscurité, il n’a pas vu que je pleurais de rage en pensant au bonheur avec Léa dont il m’avait privée. Lui et ma famille.
    
    Il est à la fois facile et difficile d’ôter la vie à un homme. Le geste est simple, mais combien est-il compliqué d’affronter le miroir, ensuite. C’est braver un tabou, certes, mais ne suis-je pas devenue une spécialiste dans ce domaine ? La première fois que j’ai essayé, nous étions en randonnée sur un sentier désert, en montagne. Il m’aurait été facile de le pousser dans le ravin, de prétendre à un accident. L’idée m’a travaillée durant toute notre marche, puis ...
    ... longtemps après. L’année suivante, nous étions à la mer. Comme je nage mieux que lui, j’aurais pu l’entraîner au large, puis le noyer, avant de prétendre que c’était un accident et que je n’ai pas pu le sauver. Pourquoi ne l’ai-je pas fait ? Cela aurait été peut-être une mort trop facile, trop rapide, pour lui comme pour moi.
    
    Pierre a toujours été passionné de vieilles voitures qu’il retapait méticuleusement après les avoir achetées à des propriétaires qui les avaient laissé rouiller au fond de leurs granges ou de leurs garages pendant des lustres. Concédons-lui qu’il avait des mains en or. Une fois qu’elles étaient restaurées, il mettait un point d’honneur à les entretenir lui-même, en y consacrant tous ses loisirs. Il participait fréquemment à des concentrations de passionnés comme lui. Le reste du temps, il avait toujours les mains plongées dans le cambouis. Comme il ne disposait pas d’un pont dans son atelier, il se servait d’un cric pour soulever son véhicule et ramper dessous. Un jour, il a crié depuis le dessous d’une Juva 4 des années 1950 :
    
    — Chérie, passe-moi ma lampe de poche : je n’y vois rien.
    — Tout de suite, mon chéri.
    
    Mais au lieu de lui donner l’objet qu’il demandé, j’ai d’abord fermé la porte donnant sur l’extérieur, afin d’éviter tout regard indiscret, puis j’ai rapidement retiré le cric, en quelques coups de manivelle. Ses derniers mots intelligibles ont été :
    
    — Merde, qu’est-ce que tu fous encore, a-t-il gueulé en voyant le bas de caisse se ...
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