Vengeances
Datte: 22/12/2021,
Catégories:
fh,
extracon,
vengeance,
jalousie,
Oral
pénétratio,
historique,
historiqu,
Auteur: Bernard Nadette, Source: Revebebe
... effectifs pour empêcher l’ennemi de déboucher, car on peut voir ce qui se prépare derrière la colline. Le champ de bataille est limité de l’autre côté, à la droite canfraise donc, par une rivière tumultueuse et profonde. Entre cette dernière et le terrain très accidenté à gauche deux lieues de plaine parsemées de bouquets d’arbres, de quelques fermes dont deux plus importantes où les glaisans se sont retranchés et coupées de quelques haies peu fournies.
La compagnie rencontre des chevau-légers glaisans ayant probablement la même mission qu’elle. L’ennemi, moins nombreux, est rapidement dispersé et retourne vers ses lignes. Les pertes sont peu nombreuses : un mort et moins d’une demi-douzaine de blessés. Hélas, parmi ces derniers figure Monsieur de Clermont-Tonnerre qui se voit ainsi contrait de laisser son commandement. C’est à Catherine qu’il le confie, avec ordre de poursuivre la mission. Elle continue la reconnaissance et se rend rapidement compte qu’aucune troupe de quelque importance ne peut passer par ce dédale de ravines se terminant en cul-de-sac.
Pendant ce temps la bataille fait rage. La gauche française est neutralisée. Le centre s’il a un peu progressé est arrêté par les ennemis retranchés dans les fermes et la droite quant à elle fléchit quelque peu. Le Maréchal est contraint d’envoyer une partie de ses réserves pour la soutenir. Or les glaisans grâce à leur position à gauche ont pu, de ce côté alléger leur dispositif, pour s’en constituer une plus ...
... importante. Si le Maréchal lance ses troupes sur ce flanc, il les envoie à l’abattoir et s’il le dégarnit par trop le général glaisan, profitant de sa position avantageuse, pourra attaquer. Il enrage de garder tant d’hommes presque l’arme au pied. Il se rend compte que l’affaire est mal engagée et il devrait ordonner la retraite, mais cela anéantirait tous les efforts pour la prise de la place.
Il aurait dû attendre l’ennemi et choisir sa position au lieu de marcher dessus et de lui laisser cet avantage. Il envisage de faire rétrograder sa droite et de lancer ses réserves sur le flanc de l’ennemi qui ne manquera pas, il l’espère, d’avancer sur les troupes en repli. La manœuvre est risquée. Faire reculer des troupes peut tourner à la déroute.
Il va pour donner ses ordres, quand il s’aperçoit qu’il se passe quelque chose sur son aile gauche.
Catherine a trouvé une gorge étroite qui permet de contourner le champ de bataille. Les houzards s’y engagent en file indienne. Après avoir parcouru près d’une lieue, ils débouchent dans un bois touffu. De l’orée ils constatent qu’ils sont derrière les lignes glaisanes.
Avec une centaine de cavaliers, Catherine se dit qu’elle ne peut espérer grand-chose, mais en observant attentivement, une idée s’impose. Elle voit la colline, du côté pente douce, où les glaisans sont installés, et de ce côté, point d’infanterie pour couvrir les canons. Elle réunit les autres lieutenants et sous-officiers et explique :
— Messieurs, nous allons nous ...