1. Fauna, je suis à toi (3)


    Datte: 12/12/2021, Catégories: Lesbienne Auteur: airdepanache, Source: Xstory

    ... lit dans des circonstances ordinaires… Et comprends bien ce que ça signifie : si tu cries quoi que ce soit d’autre, même « stop » ou « pitié », je ne m’arrêterai pas.
    
    C’était clair. Était-ce pour me rassurer avant de faire mon entrée dans ce monde dont j’ignorais tout, mais mon esprit se tourna instinctivement vers un univers qui m’était familier, celui des mathématiques :
    
    — « Sigma », lui dis-je.
    
    — « Sigma »?
    
    — Le symbole de la somme en maths.
    
    — OK, ce sera donc Sigma.
    
    Pour sceller notre accord, je me jetai sur elle pour l’embrasser. Ma langue s’entortilla autour de la sienne comme si ma vie en dépendait. D’instinct, elle planta ses doigts dans mes cheveux pour m’attirer contre elle, plus fort, plus près. Là, je m’en foutais pas mal qu’on nous voie. J’étais aux prises avec le genre d’envie rageuse qui bouscule la bienséance et l’envoie valser dans le décor. Il n’y avait qu’elle, elle, elle et à peu près rien d’autre. Le goût de sa bouche dans ma bouche, mes incertitudes lovées contre son aplomb.
    
    Vorace, Fauna vint appuyer sa gueule dans le creux de mon cou, ses lèvres cédant vite leur place à ses dents :
    
    — J’ai envie de te mordre, dit-elle. J’ai envie que ce soir, quand tu rentreras chez toi, il aperçoive la trace que j’ai laissée dans ta chair.
    
    Elle parlait de Théo, l’homme dont je partageais la vie, dont j’étais, en tout cas, je le croyais, théoriquement amoureuse. C’était confus dans ma tête. Douloureux. Compliqué. Il allait falloir très ...
    ... vite que je tire tout ça au clair, parce que pour le moment, cette situation était invivable sur le long terme.
    
    Mais mon corps ne connaissait que le présent. Je laissai les dents de Fauna laisser une marque dans ma peau.
    
    — Mmmhh… Les choses que j’ai envie de te faire, dit-elle.
    
    Elle était tout près de moi, les yeux incandescents verrouillés dans les miens, ses mains encerclées autour de mon visage. J’avais envie d’elle, envie d’être à elle, envie de laisser faire tout ce qu’elle voulait de moi…
    
    Mais elle mit fin à ma rêverie, se leva brusquement et m’obligea à me lever en me tirant par la main :
    
    — On aura tout le temps de faire ça une autre fois. Là, je vais te relooker ma belle, c’est urgent. Tu ne peux pas t’habiller toute ta vie comme une mère de famille ménopausée. Allez !
    
    Inutile de résister. Le tourbillon Fauna m’emmena faire les boutiques, avec comme première étape, un magasin de lingerie. J’étais prévenue : mes grosses culottes confortables et mes soutien-gorge bon marché, c’était terminé. Mon amie me flanqua dans une cabine d’essayage en m’ordonnant de me déshabiller et d’enfiler tous les dessous qu’elle allait m’apporter. Ce fut un défilé de culottes, des shortys, des strings, des tangas - enfin je ne vais pas prétendre que je connais la terminologie exacte, mais elles partageaient toutes la conviction que les fesses ne sont pas une partie de l’anatomie qui mérite d’être cachée.
    
    Il y en avait de toutes les couleurs, certaines en coton rassurant, ...
«12...456...13»