1. Fauna, je suis à toi (3)


    Datte: 12/12/2021, Catégories: Lesbienne Auteur: airdepanache, Source: Xstory

    ... rien du tout à ce que je lui racontais parce que je sanglotais trop fort. Dans d’autres circonstances, la scène m’aurait paru comique. Naturellement, elle savait très bien ce que je voulais lui dire, et il suffit que surnage des pleurs le verbe « revoir » pour qu’elle me réponde. Elle me fixa rendez-vous. Dans une petite ruelle d’un quartier commerçant. Dans une demi-heure.
    
    Aïe. Cela ne me laissait pratiquement pas de temps du tout. Pas de marge de manœuvre pour me faire une beauté ou me maquiller, juste sauter dans un vieux jeans et foncer pour arriver à l’heure. De toute façon, je ne possédais qu’une seule tenue un peu mignonne et Fauna l’avait déjà vue au parc d’attraction.
    
    En un sens, toute cette précipitation joua en ma faveur : elle ne me laissa pas le temps de gamberger. Qui sait si je n’aurais pas renoncé à ce rendez-vous si j’avais eu davantage de temps pour y réfléchir ?
    
    Malgré ma hâte, j’arrivai quelques minutes en retard, morte de stress et de trac. Fauna m’attendait au fond de cette ruelle déserte.
    
    Elle était divine, le corps enrobé dans une longue robe blanche qui épousait ses formes, parfaites à en pleurer. Il ne m’était jamais venu à l’esprit de me définir comme une lesbienne, et ce n’était toujours pas le cas aujourd’hui, malgré les récents événements, mais le spectacle des hanches, des cuisses et des seins de Fauna tout juste emprisonnés dans un peu de tissu m’émerveilla au-delà tout ce que j’aurais pu imaginer.
    
    L’envie qu’elle m’inspira, ...
    ... ajoutée au gros manque insupportable accumulé ces dernières semaines, me poussa vers elle de manière irrésistible. Sans être pleinement consciente de ce que je faisais, je courus en direction de mon soleil et je l’embrassai comme une morte de faim. Le contact de sa bouche, par miracle, me libéra de tout le chagrin accumulé lorsque j’étais loin d’elle. C’était clair : c’était dans ses bras que j’avais besoin de me trouver. C’était sa langue contre la mienne qu’était mon bonheur. Mon cœur qui cognait me confirmait tout cela.
    
    Notre baiser fut long et plein d’émotions. Heureusement, mon amie avait tout prévu : la ruelle était déserte, personne ne vint nous déranger et il n’y eut nul témoin de ce qui était, de mon côté, une infidélité flagrante. Si quelqu’un que je connaissais m’avait aperçue en train d’embrasser une fille, j’aurais été catastrophée.
    
    À voix basse, nous nous dîmes ce que nos lèvres avaient déjà proclamé : à quel point nous étions heureuses de nous voir, à quel point nous avions été en manque l’une de l’autre.
    
    Puis Fauna me détailla le programme qu’elle avait prévu pour moi aujourd’hui.
    
    — On va se faire une journée filles. Ça fait vraiment trop longtemps qu’on n’a plus fait ça, toi et moi…
    
    Juste un peu plus de dix ans, selon mon estimation. La dernière fois, nous avions douze ans et la journée en question avait consisté à s’enfermer dans sa chambre, à jouer avec un fer à friser, à essayer différents cosmétiques et à faire une orgie d’œufs en chocolat. Là, ...
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