1. Fauna, je suis à toi (3)


    Datte: 12/12/2021, Catégories: Lesbienne Auteur: airdepanache, Source: Xstory

    J’avais calfeutré mon esprit pour en chasser toute pensée liée à Fauna.
    
    Après notre après-midi au parc d’attraction, où je m’étais livrée en pâture aux caresses de mon amie, où elle m’avait embrassée, où elle m’avait fait jouir avec ses doigts, j’étais hantée par la honte et l’embarras. Exclu, désormais, de la revoir. Je ne voulais plus aucun contact avec elle, de peur de réveiller… quelque chose en moi. Je refusais ses appels, des dizaines par jour. Je faisais des efforts inouïs pour éviter de penser à cette fille, à son beau visage, à son corps, à ses lèvres, à ses mains douces et à sa voix charmeuse mais autoritaire qui me faisait perdre la raison.
    
    Un jour ou l’autre, je finirais bien par l’oublier, pensai-je. En tout cas, c’était le plan. Pour le moment, il fallait bien constater que ça ne donnait pas de résultats.
    
    Les jours se succédaient et je pensais à elle de plus en plus. La nuit, je rêvais d’elle. En cours, j’écrivais son nom. En prenant en main mon smartphone, c’était toujours elle, mon soleil, que j’avais envie d’appeler. Dans toutes les conversations, je devais me raisonner pour ne pas la mentionner. Quand je faisais l’amour avec Théo, je fantasmais que c’était elle qui me baisait.
    
    D’ailleurs, et c’était le seul point positif , ma relation sexuelle avec mon homme s’améliora significativement. Comme je m’en étais aperçue après mon premier baiser raté avec Fauna, l’avoir en tête était un aphrodisiaque. Et le manque et la culpabilité ne faisaient qu’en ...
    ... aiguiser l’effet. Chaque nuit, je me donnais à elle à travers lui. Je le trompais avec lui-même. La grosse migraine.
    
    Les jours qui suivirent, deux sentiments antagonistes se mirent à lutter en moi. D’abord, une tristesse pesante, plus douloureuse de jour en jour où j’étais éloignée de mon soleil. C’était comme si toute gaieté m’avait quitté. Par moments, des larmes coulaient sans prévenir. Théo ne s’aperçut de rien : je crois qu’il appréciait que je sois plus délurée au pieu et qu’il ne se posait pas trop de questions sur le reste…
    
    Le second sentiment, c’était la peur, glaciale, mordante. Celle du saut dans l’inconnu. Celle qui consistait à prendre conscience qu’en me laissant tenter par ce que Fauna m’offrait, j’allais devenir une personne complètement différente, une inconnue pour moi-même, et que je finirais peut-être par me trahir et me dégoûter.
    
    Ouais, donc c’était super compliqué dans ma tête.
    
    Sauf qu’un chagrin qui se fait de plus en plus insupportable, ça finit par peser plus lourd qu’une crainte hypothétique, aussi tangible soit-elle. Je me sentais plonger dans la dépression, alors qu’il semblait exister un espoir que tout se termine pour le mieux. Qu’auriez-vous fait à ma place ? Eh oui. Je choisis de faire un pacte avec le diable, et cette diablesse c’était moi.
    
    C’était un matin. Théo venait de partir. Je vis mes doigts frétillants empoigner mon téléphone pour appeler Fauna, vite, vite, avant que je redevienne raisonnable…
    
    D’abord, elle ne comprit ...
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