1. Le jour venu


    Datte: 06/12/2021, Catégories: f, ff, uniforme, bizarre, Collègues / Travail amour, lesbos, Auteur: calpurnia, Source: Revebebe

    ... aurait-elle pu leur expliquer ?
    
    Rapidement, Tania retire ses vêtements. Elle se dévêt complètement, laissant apparaître ses formes généreuses en plein soleil. Elle n’est pas grosse, seulement grande et athlétique. Elle peut soulever Abigaïl d’une seule main, ou la porter sur ses épaules sans effort, ce dont elles ne se privent pas afin d’assister au défilé du 4 juillet. Deux cents livres sur la balance, quand même. Une fois toute nue, debout, face à sa douce aimée qui ne la touche pas, elle se masturbe d’une main et boit une canette de Budweiser de l’autre, d’un trait. Elle se plaît à s’exhiber devant sa belle, pour atteindre un orgasme express, quitte à se contenter d’un simple spasme. Dans la prison, certaines collègues le font au vestiaire sans se soucier d’être vues, non pas qu’elles soient lesbiennes, mais parce qu’elles évacuent ainsi la pression. Surtout, les nuits d’exécution capitale. Dans cette étrange sororité où l’on côtoie la mort et où la folie n’est jamais loin, personne n’en parle à l’extérieur ni ne songe à leur en tenir rigueur. Parfois, elles se servent d’un vibromasseur et parviennent à l’extase, les yeux révulsés et les jambes tremblantes, dans des râles d’agonisantes, puis se rhabillent et rentrent chez elles embrasser leurs enfants. Souvent fusent des blagues atroces, déclenchant des rires gras de toutes parts. Celui de Tania est discret. Pudique, elle a toujours conservé ses distances.
    
    Parmi les gardiennes, Tania l’exécutrice en chef est crainte ...
    ... et respectée par les unes, méprisée par d’autres. Des clans se sont formés, avec des amitiés et ses inimitiés. Chacune sait qu’elle vit avec une femme et qu’aucun homme n’a jamais pu l’approcher, pas même William, le directeur de la prison, pourtant galant et infatigable collectionneur de conquêtes, distribuant primes et promotions aux moins farouches avec lui, lorsqu’il convoque ses subordonnées dans son bureau pour « faire le point ». Beaucoup se laissent attirer par l’argent, les charmes du séducteur toujours élégant, ou les deux en même temps, et se laissent basculer au milieu des dossiers pour une saillie express, ou bien pratiquent la fellation à quatre pattes sous le bureau pendant qu’il signe le tableau d’avancement. William ne manque jamais une exécution. Lorsque Tania fait son office, elle constate la bosse qui se forme à l’entrejambe du pantalon du responsable de l’établissement.
    
    Malgré ce manque de docilité, la hiérarchie pénitentiaire apprécie la rigueur professionnelle de Tania : avec elle, il ne se produit jamais de bavure et les condamnées meurent dans le temps imparti, dans une illusion d’apaisement. Elle maîtrise le processus complexe des trois produits successifs à injecter : le premier anesthésie, le second paralyse et le dernier tue. Quelquefois, l’ange noir de la justice déploie des ailes et prend l’avion pour un État du sud, en remplacement d’une collègue indisponible. Ces quelques jours de séparation des bras d’Abigaïl sont pour elle un déchirement, ...
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