1. Aide à domicile (1)


    Datte: 05/11/2021, Catégories: fh, hplusag, campagne, amour, Oral pénétratio, fsodo, portrait, rencontre, Auteur: Roy Suffer, Source: Revebebe

    ... fouetter. Pas de courrier ni de démarche à effectuer, un conseiller viendrait le lendemain pour remplir les fameuses paperasses. Germain le reçut poliment, mais avec sa tête des mauvais jours.
    
    — Vous vous déplacez aujourd’hui alors qu’il y a cinq ans je n’ai pas eu le moindre rappel ni la moindre relance. Vous faites bien tout pour nous faire couler… Je me demande ce que ça vous rapporte. La FNSEA n’aime pas les « bios » c’est ça ?
    
    Les paperasses furent remplies, elles étaient indispensables pour que le dossier ne soit pas contestable. Il ne fallut pas plus de quinze jours pour que le secrétariat du député ne téléphonât, annonçant la venue de l’édile avec la télévision régionale pour la remise d’un gros chèque.
    
    — Qu’est-ce que c’est que ces guignols qui ne se déplacent plus sans la télé ?
    — Hélas, mon Gus, nous vivons sous l’empire de la communication. Du moment que tu lui sers à se faire mousser, tu vas peut-être enfin obtenir ton dû.
    
    Mais cette fois, Germain était remonté et rien ne se passa comme prévu. D’abord, le député s’étonna :
    
    — Mais… mais… je viens sauver un agriculteur de la faillite, je le pensais misérable dans une exploitation délabrée… Et ici tout a l’air d’aller bien, très bien, même…
    — Monsieur le député, ce n’est pas parce que le marin sait nager qu’il n’a pas besoin d’une bouée de sauvetage. Le chèque que vous apportez, j’aurais dû l’avoir par tranches depuis cinq ans. Donc en plus, vous, sous-entendu l’état, m’escroquez de cinq ans ...
    ... d’intérêts, à hauteur de ceux des emprunts que j’ai été obligé de contracter.
    — Je… je comprends. Mais tout de même, je viens vous sauver de la faillite…
    — N’exagérez pas. Il y a cinq ans, j’avais besoin d’aide, vous n’avez pas bougé. Là, les élections approchent et vous rappliquez avec la télé. Arrêtons ! Je ne suis pas un faire-valoir, je suis un type qui bosse de six heures du matin à vingt heures le soir, et la nuit quand il le faut pour les vêlages et les moissons. Et ça, trois cent soixante-cinq jours par an. Alors donnez-moi mon dû et brisons là, parce que je peux dire la même chose devant la caméra.
    — M… monsieur Germain. Voyez tout de même que votre situation s’est débloquée. C’est positif ça, non ?
    — C’est vrai. Et pour les arriérés, les intérêts de retard ?
    — Eh bien je ne sais pas… Je… euh… Les députés, nous disposons d’une enveloppe que nous pouvons utiliser à discrétion. Vos intérêts se montent à combien ?
    — Environ… cinq mille euros.
    — Ah quand même ! Bon… Eh bien… Attendez, je vais chercher mon attaché-case dans la voiture…
    
    Le mec revint avec le chèque dû de quatre-vingt-dix mille euros et en rédigea un second de cinq mille sur sa « cassette » personnelle, en demandant de promettre de ne rien dire à la presse. Il fit demi-tour avec FR3.
    
    — Alors mon Gus, pas télégénique aujourd’hui ?
    — Non, ce guignol cherchait la misère, on est trop propres pour lui. Mais j’ai réussi à lui tirer cinq mille balles, et j’en suis ravi !
    
    Sur ces bonnes paroles, les deux ...
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