1. Aide à domicile (1)


    Datte: 05/11/2021, Catégories: fh, hplusag, campagne, amour, Oral pénétratio, fsodo, portrait, rencontre, Auteur: Roy Suffer, Source: Revebebe

    ... exigeante, la bougresse, et surtout elle avait l’œil…
    
    — Gus, on n’a pas assez de légumes d’hiver, on n’a plus grand-chose à vendre… Gus, et si on avait une serre, on pourrait produire plus longtemps, non ?
    
    Eh oui, et donc avant la nouvelle saison, Gus installa un grand tunnel de culture le long de l’étable, bien exposé et bien abrité. Il suffisait d’ouvrir quelques-uns des vasistas du bâtiment donnant dans le tunnel pour que la chaleur animale empêche les gelées. Il espérait ainsi gagner trois ou quatre mois de production entre printemps et automne pour les légumes abrités. Le reste du potager s’agrandit presque jusqu’au ruisseau, profitant de la zone humide pour multiplier les cucurbitacées, citrouilles, potirons, butternuts, courgettes, cocombres, cornichons. Le poulailler se déplaça vers le verger, les arbres donnant de l’ombre aux volailles qui nettoyaient le terrain et l’amendaient de leurs fientes. Tôt un matin, Mélanie vit Gus avec surprise partir vers la colline pouilleuse avec… le cochon au bout d’une corde. Il ne revint que vers midi, un panier au bras et rouge d’excitation.
    
    — Putain de facteur, s’exclama-t-il ! Moi qui le prenais pour un âne, il avait raison ce con-là. Regarde…
    
    Il souleva le torchon qui couvrait le panier, elle pensait voir des champignons dont elle percevait un peu l’odeur. Mais non, il ne s’agissait que de sortes de cailloux noirâtres.
    
    — Beuh… Qu’est-ce que c’est ?
    — Tuber melanosporum !
    — Mais encore ?
    — Des truffes, ma ...
    ... chérie, des truffes ! Une fortune ! Genre mille euros le kilo !
    — Non… ça ? C’est fou !
    — Sens-moi ça, hume ce parfum… Oh putain ! Cette terre m’aura vraiment tout donné.
    — Et le facteur dans tout ça ?
    — Un jour qu’il buvait un coup, on parlait terre et je lui disais que j’étais gâté, sauf la colline pouilleuse, là derrière, de l’autre côté de la route. Mais quand même, j’avais réussi à y faire pousser de la vigne avec un petit résultat agréable, le pinard qu’on était en train de boire. « Vouais me dit-il, mais m’étonnerait pas qu’il y pousse des diamants noirs, ça ressemble à chez mon cousin dans la Drôme, il en trouve plein… ». Je m’suis renseigné, paraît que les cochons adorent ça, alors je l’ai emmené. Il était fou ! J’pouvais plus le tenir, pourtant il est jeune le bestiau. Il grattait partout aux pieds des chênes rabougris par le vent. Et voilà le résultat. Ça ma cocotte, t’en parles à personne.
    — Promis-juré ! Qu’est-ce que tu vas en faire ?
    — J’vais voir avec un restaurant que je connais, il achète ma viande régulièrement.
    — Mille euros le kilo, tu dis ? Ça vaut le coup.
    — Tu m’étonnes, deux-trois fois par an, ça met du beurre dans les épinards. Et sans fatigue, pas besoin de semer.
    
    Il alla donc un matin voir ce restaurateur dans la ville voisine, un peu intimidé par le cadre des deux macarons Michelin. Mais le bonhomme était simple et sympa, et l’accueillit chaleureusement.
    
    — Qu’est-ce qui vous amène Monsieur Germain ?
    — D’abord, je voulais savoir si vous ...
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