Les vieilles dames - Histoires de Sexe

Les vieilles dames

... l’opposé, la cheminée moderne fait toute riquiqui. J’emmène Al dans la grange où sont stockés les meubles.

— La vache ! Pour être rustique, c’est du rustique…

Il tente d’en soulever un, puis la vraie table de ferme :

— Je comprends pourquoi il n’y a pas d’étage.

Je lui explique la proposition qu’Yvonne m’a faite pour les bouger. C’est ainsi que, dans une grange, se décide de notre avenir en commun. Entre deux armoires, des Franc-comtoises à défier les siècles, deux buffets de salle tout en longueur, deux lits aux dimensions respectables, rien à voir avec le moderne jetable.

— Caro, faut que je m’habitue au changement de vie. Une coloc sympa se finit tout comme l’école. Toi, le boulot, une maison, waouh, tout ça en peu de temps…
— Je repars de chez mes parents sans regret, pas comme la première fois. On m’aurait dit ça, fin mai, j’aurais rigolé. Y a plus qu’à bosser pour mériter.
— Les trois B !
— Quoi les trois B ?
— Bosser, bouffer, baiser…
— T’es con ! C’est pourtant vrai.

Nous soupirons dans une sorte d’extase contre un bahut silencieux.

— Al chéri, comme nous avons décidé de faire chambre à part, ce sera un genre de coloc. Ça m’arrange, tu feras ton ménage ! ris-je.
— Tu perds pas le nord, me claque-t-il une fesse.

La table de ferme aux dimensions généreuses avec ses pieds sculptés comme on en voit dans les films ou les musées m’attire irrésistiblement. Je saute dessus pour y danser autour d’une barre de pôle imaginaire.

— Ça va finir à ...

... poil ! rigole Alban.

Je lui jette ma robe sur la tête ! Je m’étire les tétons exagérément, impudique. D’un doigt, je me fends la fente, un soupir de plaisir, un autre dans le silence de la vieille grange. Je fixe Chéri droit dans les yeux :

— C’est la table qui me raconte ses souvenirs. Mon Dieu, elle se languissait seule et enfin de la compagnie…

Alban incrédule ne sait trop quoi faire. Sans transition, je saute à côté de lui, le tire par la main pour le ramener dans la maison.

— Faut qu’on parle de quèque chose qu’est déjà décidé, dis-je en élidant consonne et voyelle.

Ma robe sur l’épaule, il suit docile. Comme nous avions décidé de faire chambre à part, la chambre commune serait celle où l’un rendrait visite à l’autre. Ce projet préserve les jardins secrets, tout en créant une intimité de couple. Mais reste un choix à décider :

— Mon chéri, je choisis cette chambre parce qu’elle communique avec cette pièce dont je vais en faire mon dressing.

Incrédule, il regarde la dimension de ma future garde-robe, comme on dit en français, il me regarde moqueur :

— Je ne t’ai connue qu’en mini ou à poil.
— Prépare ta carte bleue pour la remplir, gloussé-je.

Il s’en gratte la nuque puis la braguette.

— Tu bandes que je m’occupe de ta carte bleue ? Oh, mon chéri ! Une pipe à la campagne, ça te parle… viens-je lui tâter la braguette à mon tour.
— Ça s’appelle une pipe carte bancaire.
— T’inventes. J’ai repéré une robe fendue qui m’irait super. Elle est ...