Les vieilles dames - Histoires de Sexe

Les vieilles dames

... parures devient un jeu d’enfant. Avec en plus, toujours spectaculaires, les plugs et leurs chaînettes. Choker, talons, tout le tralala…

Les commentaires des dames sont universels, tout comme le regard des rares messieurs intéressés par les plugs.

Lili offre le pot de l’amitié. Une femme veut un autographe sur son catalogue, je signe Caroline La Linéa puisque sur le poster c’est ainsi. Du coup, elles veulent toutes, et en avant…

Minuit passé, retour à la maison, une douche rapide et, à peine touchée le lit que je dors. N’étant pas une grande dormeuse, à sept heures, je m’étire langoureusement pour rester alanguie dans la phase réveil.

La porte de ma chambre s’ouvre :

— Ma chérie, je peux ?
— Entre M’man. J’émerge.
— Ça s’est bien passé ? demande-t-elle en s’asseyant au bord du lit.
— Les gens sont d’une gentillesse…
— Tu déjeunes avec nous, je te prévois deux croissants.

Sur le pas de la porte, elle rajoute que Sophie est là et hop, elle disparaît. Si tante Sophie est là, donc elles ne se cachent plus. C’est mieux ainsi. Au fait, je ne dis plus Tata, je dis Tante, j’ai grandi. Je ne suis pas prête pour dire Sophie tout court, il me semblerait la traiter en étrangère.

Ça sent trop bon le croissant. Trois bols sont installés.

— Bonjour, tante Sophie. Où sont Pa et David ?
— Ils sont partis aider à déménager un ami. Nous avons décidé de passer une soirée cocooning télé, toutes les deux.
— C’est bien, dis-je neutre. Quel ami ?
— Curieuse ! Un ami ...

... libertin. Le libertinage, c’est aussi l’entraide.
— Caro, y a pas que le cul dans la vie, rigole Sophie.
— Tata, enfin…
— Vas-tu grandir enfin ! Et dire tante Sophie !
— Voui, ma tata chérie… Je vais me préparer pour rejoindre Alban à la coloc.
— Tu l’embrasses pour nous. Il est trop chou, fais gaffe, on va te le piquer, se moquent-elles de moi.

Je pars dignement. Même dans la voiture, je les entends encore glousser ! Mères indignes !

J’arrive pile pour dire bonjour/au revoir à Edwige et Luc qui partent à un concert privé de rock metal.

— Alban, mon chéri, t’as un truc en tête ?
— Non… Si, toi…
— Idiot, roucoulé-je. Yvonne m’a donné les clés de notre maison. Je vais te montrer quelque chose qui nous a échappé lors de notre première visite.

Je conduis, Alban pose sa main sur ma cuisse, je laisse faire. Sûr de son impunité, un doigt dessine des ronds sur ma peau.

— T’as fait quoi avec Ed et Luc, hier soir ?
— Deux libertins, une libertine, tu veux un dessin ?
— Voui… Tu sais quoi, j’appréhende quand ça m’arrivera. Un vrai tête-à-tête avec deux hommes, un défi…
— Tu aimes le défi. Luc est très joueur avec le désir féminin, il n’impose pas, mais quand il sent l’ouverture, il fonce.
— Ma rondelle s’en souvient.

Nous arrivons au portail, la fermette nous attendant se prélasse au soleil. J’aime trop l’odeur de l’intérieur, de rénovation mêlée d’ancienneté. Les poutres du plafond, la vieille cheminée immense où l’on faisait la soupe y sont pour beaucoup. À ...