Quadrifoglio - Histoires de Sexe

Quadrifoglio

... provoquant un orgasme aussi violent qu’inattendu. Elle resta un moment chancelante, agrippée à la carrosserie, puis le pénis la quitta lentement, laissant s’échapper de grands filaments nacrés qui se perdirent dans l’herbe. Elle se retourna hébétée et sut tout de suite ce que l’homme attendait, le sexe encore sorti par la braguette du pantalon. Elle s’accroupit, produisant quelques pets humides, et fit une toilette soignée du membre triomphant. Alors il put le ranger et remonter en voiture. Elle chercha vite un paquet de mouchoirs en papier dans son sac à main et se bouchonna l’entrecuisse. Pas un mot n’avait été prononcé. Ce n’est qu’une fois sur la route, assez fort pour couvrir le bruit du moteur à la peine, qu’elle osa rompre le silence :

— C’est la première fois que je fais l’amour dehors et c’est la première fois sous un olivier. J’adore ces arbres. Papa en avait plein, je ne sais pas ce qu’ils sont devenus.
— Je crois savoir. C’est là que Claudia allait faire sa provision d’olives, vertes puis noires.
— Peut-être, tu me feras voir. Au départ, il ne faisait que du vin. Mais une année, la vigne a eu la maladie et ce fut une catastrophe. Aucun revenu. On a vécu un an sur les réserves qui n’étaient pas énormes. Alors il a décidé de diversifier : il a arraché de la vigne et planté des oliviers et des citronniers.
— Je vois… tout cela est à l’abandon. Mais c’est un peu comme ça dans tout le village. Il n’y a plus de jeunes, l’école va bientôt fermer, les collines vont ...

... redevenir sauvages, alors qu’il y avait de quoi nourrir des dizaines de familles… C’est la fin d’une époque, la mort de l’agriculture traditionnelle. Dommage.

À l’approche du village, elle remit sa veste noire, et la Fiat s’engouffra dans la grange, sur le côté de la maison. La dignité était sauve. Juste avant la tombée de la nuit, ils ressortirent par-derrière, côté champs, en jean et bottes. Marco lui montra les « vignes », de vieux ceps dont les branches couraient maintenant à même le sol.

— La récolte sera bonne, fit-il en montrant les grappes formées reposant sur les herbes folles.
— Mais, Marco, elle serait meilleure si la vigne était taillée et portée sur des fils, comme autrefois…
— En quantité sûrement, mais pas en qualité. Tu vois, cette vigne est presque redevenue sauvage. C’est de la treille à l’horizontale. Et les branches sont si fortes qu’on ne pourrait même plus les tailler, elles crèveraient. À la rigueur, on pourrait raccourcir les rames qui font plusieurs dizaines de mètres.

Ils continuèrent leur périple et passèrent dans la parcelle des oliviers. Le constat était le même : sans entretien, la nature avait repris ses droits. Certains arbres ployaient sous des kilos de fruits en excès, d’autres en avaient peu, mais de très gros calibre.

C’est là que Claudia faisait sa cueillette et fabriquait son huile pour l’année. Il y a un très ancien pressoir en bois dans la première cave. Elle en faisait aussi des bocaux, avec des piments et des herbes dans ...