Un conte de Noël - Histoires de Sexe

Un conte de Noël

... au-dessus de sa tête tel un étendard.

— Nom de Dieu ! Le con !

Il plaqua ses mains sur ses parties intimes tandis que Valérie entamait un fou-rire dévastateur.

— Je ne regarde pas, dit-elle en plaçant les doigts écartés devant ses yeux.
— Entrez ; ne laissez pas la porte ouverte. Ne regardez pas… dit-il en reculant vers sa chambre.
— Je ne regarde pas, répliqua-t-elle en riant de plus belle.

Il se retourna, les mains sur les fesses en trottinant vers la chambre.

Après avoir passé un vêtement décent il présenta ses excuses.

— Je suis désolé ; Léo semble perturbé ces derniers jours.

Valérie pouffait encore.

— Ne vous en faites pas, je n’ai rien vu… enfin, presque rien ! affirma-t-elle en éclatant à nouveau de rire. Je ne moque pas de vous, mais j’ai tellement d’ennuis que rire un peu me fait du bien.
— Quel genre d’ennuis, sans être indiscret ? Si je peux aider…

Il désirait surtout détourner la conversation.

— Je venais de trouver du boulot dans le quartier, mais je suis expulsée de mon appart : ils veulent construire à la place des résidences de luxe, trop chères pour mon budget. Lola et moi sommes obligées de déménager loin d’ici, trop loin pour mon boulot ; je perds les deux. Nous devons partir fin mars.
— Désolé. Et moi qui vous ai poussée dans la boue en vous hurlant dessus…
— Pas grave, je l’avais mérité aussi. Je regrette la gifle.

Léo et Lola jouaient en silence et écoutaient les adultes, l’air de rien.

Vincent offrit un café, ...

... puis Valérie et Lola repartirent.

— Sympa, cette jeune femme, dit Vincent à voix haute.

Assis sur le canapé, Léo approuva silencieusement.

~o~

Quelques jours plus tard, Vincent flânait dans les rayons du supermarché du coin. Il préparait le réveillon de Noël ; il allait le passer seul avec Léo, comme les années précédentes. Puis il remarqua Valérie qui faisait ses courses elle aussi. Il s’apprêtait à la rejoindre lorsqu’il la vit reposer du saumon en soupirant pour prendre une boîte de thon. Elle ajouta une peluche dans son panier, certainement pour Lola.

« Merde,se dit-il,elle est vraiment dans la dèche. »

Il n’osa pas la rejoindre avec son sac empli de châtaignes, foie gras, magrets et bûche.

Il revint chez lui l’esprit tourmenté ; on pouvait côtoyer quelqu’un sans se douter de ses déboires.

Il tournait en rond dans son salon. Il ne voulait pas avoir l’air de faire l’aumône et l’humilier : cette jeune femme avait sa fierté. Il échangea un regard avec Léo, et ensemble ils trouvèrent la solution.

— Allô… Je suis le papa de Léo ; vous vous souvenez ?
— Oui, le drap de bain ! pouffa-t-elle.
— Léo et moi restons seuls pour le réveillon ; si vous n’avez rien de prévu, voudriez-vous le passer chez moi ? Nous serions enchantés de vous inviter avec Lola.
— Je ne sais si je…
— Tenue correcte exigée : pas de drap de bain !

La jeune femme eut une crise de fou-rire.

— C’est d’accord ?
— Oui.

Léo soupira d’aise sur son canapé. Tout se goupillait à ...