1. Une journée de Liviana T.


    Datte: 04/10/2021, Catégories: prost, Oral préservati, pénétratio, portrait, tarifé, Auteur: Amarcord, Source: Revebebe

    ... d’insouciance.
    
    Elle rassemble ses cheveux en chignon, choisit sans hésitation une robe unie, simple et de bon goût. Pas trop sévère, mais surtout pas trop suggestive.
    
    Elle enfile un trench-coat, se regarde dans la glace. Elle n’a pas l’air d’une pute se dit-elle, mais elle redoute pourtant que la supercherie ne trompe personne. Laquelle des deux femmes est-elle la plus sincère ?
    
    *
    
    À 19 heures 30, le taxi la dépose. Elle l’aperçoit qui lui adresse un signe, ses yeux brillent. Il a l’élégance de ne pas lui voler un baiser, de lui laisser le choix, et d’accueillir celui qu’elle pose sur sa joue sans déception visible.
    
    Le concert se termine. Il a réservé une table dans une brasserie. En chemin, il s’arrête un instant pour lui dire combien elle est aujourd’hui ravissante, d’une telle fraîcheur. La robe lui plaît, il apprécie. Elle ne s’était pas trompée.
    
    Il lui pose des questions sur son métier. Ce doit être très intéressant, le secteur des événements. Riche de contacts. Organiser des salons, accueillir des délégations, des hommes d’affaires… Lui-même en fréquente plusieurs pour promouvoir ses vins. À Bordeaux, en Allemagne, et même en Chine et en Amérique…
    
    Et vous, Liviana, parlez-moi de votre pays. Elle est bien ukrainienne, c’est ça ? Ah non ? Au temps pour lui. Il ne connaît pas la Moldavie, on y produit du vin, pourtant. Et par quel heureux hasard est-elle arrivée à Paris ?
    
    En sortant de la brasserie, ils attendent un taxi. Il le lui fait remarquer ...
    ... : comme le soir de leur rencontre. Le vent est froid, il lui redresse le col, réajuste l’écharpe, et puis la serre contre lui en humant son parfum.
    
    Elle préfère ne pas aller chez elle, ils se rendent donc à l’hôtel où il est descendu, charmant et romantique, une vraie bonbonnière. Il lui dit des mots d’amour, caresse sa nuque d’un geste tendre.
    
    Bien sûr, vingt ans les séparent, reconnaît-il. Il en aura bientôt cinquante. Que ne donnerait-il pas pour les effacer ? A-t-elle jamais voulu des enfants ? N’est-ce pas le moment d’y penser ?
    
    Il lui fait l’amour de façon délicate, recherche son plaisir, le sien attendra, dit-il.
    
    Avant le sommeil, il lui parle encore de sa maison dans le Midi, au cœur des vignes. Avant d’être l’œuvre d’une vie, ce fut un rêve d’enfant. Celui-là est accompli. Le chai tourne à plein régime, ses vins sont réputés. Peut-être pourrait-elle l’aider pour la communication, ou l’export, avec sa connaissance des langues ?
    
    *
    
    Au matin, il s’habille en hâte, il est pressé, il a son TGV à prendre.
    
    Il ne parle plus de projets, ni d’amour, ni de rien. Il lui pose juste une question, en la fixant de son regard brun :
    
    — Mais vous, Liviana, dites-moi. Quels étaient donc vos rêves d’enfant ?
    
    Elle laisse flotter un long silence.
    
    — Ils sont intraduisibles.
    
    Le voilà parti.
    
    Elle ouvre la fenêtre et, bien que ce soit interdit, allume une cigarette, regarde la fumée s’élever dans la cour. Autant en profiter. Ici, au moins, les caméras sont ...
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