1. Aphasie


    Datte: 30/09/2021, Catégories: fh, fplusag, couple, médical, Collègues / Travail amour, pénétratio, fsodo, init, initiatiq, Auteur: Roy Suffer, Source: Revebebe

    ... douloureux.
    
    — Bonjour, je m’appelle Mireille, je suis psychologue.
    
    Tiens, ils ont envoyé un ange, à moins que je ne sois au paradis, mort moi aussi. Blonde, un joli visage un peu enfantin avec des fossettes quand elle sourit, des yeux bleu foncé un peu en amandes. Je lui souris aussi.
    
    — Ça va mieux on dirait.
    
    Je ne réponds pas, je la regarde. Qu’est-ce qu’elle est belle ! Bien plus que n’importe laquelle de mes copines. Copines de classe j’entends. Pas « petite copine », je n’en ai pas, je n’en ai jamais eu, je ne sais pas faire. Trop timide avec les filles. Résultat, puceau à dix-sept ans. Mais je suis sûr que tous les copains qui se vantent de leurs exploits mentent pour la plupart. Ceux qui le font n’en parlent pas, mais ça se voit dans leurs regards extasiés du lundi matin ou dans leur façon de s’évader en regardant par la fenêtre, dans le lointain, pendant les cours.
    
    — Vous avez pris un sacré choc, six points de suture et une grosse bosse. Mais vous avez meilleure mine et votre tension est remontée. Comment vous sentez-vous ?
    — … (je lui souris, c’est tout).
    — Faites un petit effort, parlez-moi…
    
    Sa voix est chaude, j’ai envie de l’entendre encore, pas de lui parler. Je ne saurais pas lui dire que je la trouve belle, si belle… Et puis à part ça, je ne saurais pas quoi lui dire, alors autant me taire.
    
    — Vous vous souvenez du moment où vous êtes tombé ?
    
    Évidemment que je m’en souviens, banane. Et les pavés ne m’ont pas raté cette fois. Six ...
    ... points de suture ! C’est vrai que la dernière fois je ne mesurais qu’un mètre trente, pas un mètre quatre-vingts. Je n’avais eu que la bosse.
    
    — Bon. Puisque vous ne voulez pas parler, on va faire des examens plus approfondis. Cet après-midi, vous passerez un scanner. Je reviendrai vous voir après.
    
    Oh non, t’en va pas Mireille ! Trop tard, y en a deux autres qui arrivent. Température, changement du pansement (ouille !), puis toilette. Ça c’est bon, se faire tripoter la zigounette par des petites mains d’infirmière. Sauf qu’elles ont des gants en latex et des lingettes très froides. Et puis on relève le lit avec un boîtier de commande, on approche une tablette roulante et on me sert un plateau repas. Curieusement, je n’ai pas très faim, la perfusion sans doute. Et puis ça fait mal quand je bouge le bras, je gémis. L’une des infirmières s’assoit au bord du lit.
    
    — Ah mon pauvre, on va vous aider. Si vous mangez bien, vous n’aurez plus besoin de ce machin.
    
    J’essaye de bien manger dans la cuillère qu’elle me tend. Elle est mignonne, rigolote, petite brunette très vive, mais qui est loin d’avoir la beauté de Mireille. Elle essaye d’être sympa :
    
    — Allez, une cuillère pour maman, une cuillère pour papa…
    
    Juste ce qu’il ne fallait pas dire. Je manque m’étouffer et éclate en sanglots, aspergeant la pauvrette d’éclats de purée. Sa collègue vient la voir et lui chuchote à l’oreille. Ben oui, t’as fait une grosse bourde ma conne. Désolé, mais ça m’a pris comme ça, une vague ...
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