1. Imparfait inconnu (1)


    Datte: 30/09/2021, Catégories: Hétéro Auteur: Anthynéa, Source: Xstory

    ... au diapason de ce que je ressens, et que mon esprit tremblait de cette attente. Mes doigts sur le clavier reviennent depuis quelques secondes sur les touches. Et je tape d’abord un« non-merci » de circonstance. Mais mon index se refuse à appuyer sur la touche qui peut clore enfin ma lutte intérieure.
    
    C’est n caressant sur« suppression » que finalement d’un bout de doigt rageur, j’efface tout. Puis fébrilement, les tripes nouées par je ne sais quelle sorcellerie, je recommence un tout autre discours. Le calendrier accroché devant mon ordinateur me laisse entrevoir les plages dramatiquement vides. Mon agenda n’est en rien surchargé et me voici en train de tripoter les lettres pour former une réponse. Je choisis sans trop savoir pourquoi la soirée du lendemain. C’est un samedi et j’entrevois déjà la possibilité d’effectivement rencontrer cet homme.
    
    La pression sur l’entrée est suffisante pour que le résultat s’affiche en un éclair devant mes quinquets.« Message envoyé ». Mon cœur va exploser ! Qu’est-ce qui m’arrive ? Pourquoi vais-je me fourrer dans une pareille galère ? Un éclair de lucidité me fait songer que jusqu’au nouveau retour de messagerie de cet inconnu, je peux toujours reculer. Et pourtant, au fond de moi, l’omniprésence de mon désir me laisse pantoise.
    
    Ma jupe, et du reste tout ce que je porte finit en tas sur le coin du canapé. Celui-là même ou je viens de m’allonger, jambes largement écartées pour une nouvelle séance de touche-pipi. Un tour encore et ...
    ... je me tétanise dans des gémissements qui ne sont rien d’autre que les cris de détresse de mon corps en manque. L’auréole qui assombrit sous mes fesses le tissu a une nette tendance à s’élargir et je suis totalement déboussolée. Cet attouchement à l’arrache n’a fait qu’entamer, émousser le feu qui couve en moi.
    
    Et la sonnerie particulière qui m’annonce un retour en messagerie me fait sursauter. Ma fièvre n’est toujours pas tombée. Béatement, sans plus attendre, je reviens sur le siège de mon bureau. Et je fais ce que je refusais si promptement l’instant d’avant. Je suis des yeux ce qui est revenu de je ne sais où. Ou plutôt si je ne le sais que trop bien.
    
    « Entendu alors pour demain soir Vingt et une heure à l’Étape-hôtel près de l’a gare. Chambre numéro seize et le code est le suivant… »
    
    Une longue série de chiffres est notée à la suite puis mes prunelles tombent enfin sur la partie instruction de ce courriel.
    
    « Tu entreras seule dans la chambre. Tu te dévêtiras et tu te coucheras dans le lit, toutes lumières éteintes. Quand j’arriverai, tu devras avoir sur les yeux un bandeau, foulard, écharpe, ce que tu trouveras… Je me déshabillerai et viendrai te caresser… Je serai sur place pour vingt et une heures et si tu étais en retard ou ne venais pas, je resterais jusqu’à vingt-trois heures… mais j’ai confiance en toi ! »
    
    Si mon cœur n’explose pas, c’est que nos organes sont vraiment bien foutus. Et sur le divan que je viens de regagner, je ne sais pas ce que je dois ...
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