1. Imparfait inconnu (1)


    Datte: 30/09/2021, Catégories: Hétéro Auteur: Anthynéa, Source: Xstory

    ... d’un virus se font plus précises. Finalement l’attaque s’avère réelle et nos autorités décident de nous couper du monde. Cette nouvelle n’est guère réjouissante pour moi. Pour personne en fait !
    
    Si les premiers moments amusent bien du monde, les jours qui se suivent avec les interdits et restrictions sanitaires qui nous interpellent deviennent vite un vrai cauchemar, pour les gens qui comme moi vivent isolés. Mes seuls liens avec l’extérieur demeurent mon ordinateur portable et mon téléphone. Cet Anicet et moi passons de ce fait, beaucoup plus de temps à nous raconter nos petits malheurs. Et j’avoue que ça crée quelques attaches imprévues.
    
    Nous arrivons aussi à partager quelques délires qui sans dépasser la bonne tenue, nous entrainent à des confidences, qu’en d’autres temps je n’aurais sans doute pas admises. Il arrive même à me donner d’étranges émois que je n’aurais pas cru possibles, avant cette claustration obligatoire et de fil en aiguille, ces rendez-vous virtuels sporadiques se font plus quotidiens. Tout se fait, se dit en nuances, sans vraiment aller au fond des choses. Nos dialogues sont feutrés, teintés d’une douceur que je décrirais comme graveleuse, mais dans les limites du supportable. Rien ne vient entacher ma sacro-sainte éducation, les mots restants évasifs et aucun ne cible vraiment un acte sexuel pourtant omniprésent.
    
    J’apprends et livre sans doute aussi des secrets que je n’avouerais pas à ma meilleure amie, et je suis parfois surprise de voir que ...
    ... quelque temps plus tard, cet Anicet est capable de me ressortir une phrase, un mot que j’ai écrit lors d’un échange bien longtemps après que celui-ci m’est sorti de la tête. Nous devenons au fil des semaines de vrais amis virtuels, et je n’en demande pas plus à ce confinement qui finit par me lasser. Les heures s’accumulent, deviennent des journées, lesquelles mises toutes bout à bout s’entassent en mois.
    
    Et lors de nos divagations « webiennes », nos propos sont désormais plus débridés. Du reste nous avons aussi échangé nos adresses email et il me transmet parfois des lettres du genre enflammées. Elles me font sourirent, mais me crispent les tripes d’une bien étrange manière pour certaines. Et c’est sur l’un de ces courriels d’une longueur impressionnante que nous en arrivons à aborder le sujet d’un des plus vieux fantasmes des hommes. Celui d’une rencontre de hasard.
    
    Bien sûr, dès les premières lignes, je ressens cette espèce d’attirance trouble et les mots qui reflètent les envies bien masculines, je les lis en souriant. Je me dis que jamais, au grand jamais, je ne me livrerai à un tel scénario… Puis force m’est de me rendre à l’évidence, ces tirades où se mêlent étrange et sexualité débridée me donnent quelques sueurs froides. Anicet arrive par ses écrits à me faire douter de moi. Ce que je lis est sans doute irréalisable et pourtant, dans tout ce fatras, ces délires d’homme en manque…
    
    Il me raconte les périples de sa bouche sur la peau d’une femme inconnue, sans ...
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