Ardente Afrique
Datte: 23/09/2021,
Catégories:
couleurs,
cérébral,
Voyeur / Exhib / Nudisme
confession,
initiatiq,
Auteur: Elodie S, Source: Revebebe
... Élodie, je suppose ? Je suis Faty, je suis chargée de vous accueillir. Suivez-moi, je vais vous montre votre case. Les hommes vont se charger de vos affaires.
J’emboîte le pas de mon guide. Les maisons sont rondes, avec des tailles différentes, les murs en terre séchée découpée en forme de briques, les toits en feuilles de palmier séchées. La plupart ont, près de la porte d’entrée protégée par des rideaux, une bassine ou seau accroché au mur avec une corde qui pend. Au centre du village qui s’étend de part et d’autre de la piste, deux bâtiments plus importants détonnent : ils sont rectangulaires. Faty m’explique que c’est la maison du chef et, plus loin, l’école.
Nous arrivons devant une petite case d’une quinzaine de mètres carrés dont elle soulève le rideau d’entrée. C’est un peu sombre, mais des filets de lumière filtrent par des fentes entre le haut des murs et le toit. Au sol, une jatte de coton est déployée. Le seul meuble est une chaise de jardin en plastique. Je m’y attendais, mais c’est pour le moins sommaire. Faty m’explique que le seau à l’entrée est censé servir de douche, mais que, comme la saison sèche vient de commencer, il y a très peu d’eau et je dois être plus qu’économe. Lorsque les porteurs arrivent, ils déposent mes cartons, ma valise et mon sac à dos contre le mur. Je vais devoir me passer de penderie !
La jeune fille me dit que nous devons, par courtoisie, aller saluer Jean Bedel, le chef du village, et me propose d’aller ensuite nous baigner ...
... dans la rivière pour effacer les fatigues du voyage. Sur notre chemin, les gens nous saluent joyeusement de la main. Nous entrons dans le plus grand des bâtiments rectangulaires. Il se compose d’une enfilade de pièces ; dans chacune d’entre elles, des hommes, assis par terre, fument et boivent de la bière. Arrivées devant une porte de bois fermée, Faty frappe et ouvre. Trois hommes sont assis sur une natte au centre. Je devine que le chef du village est au centre. Il a une indubitable prestance, avec sa barbe blanche, son visage raviné, sa djellaba à rayures verticales blanches et bleues. Sans se lever, il me tend une main calleuse et ferme en me souhaitant bienvenue. Il me fait part de son intention de me voir plus longuement d’ici une dizaine de jours, une fois que j’aurai pris mes marques.
Lorsque nous retraversons les pièces pour sortir, les hommes qui s’y trouvent nous interpellent en Sango, le dialecte local ; Faty leur répond avec véhémence. Lorsque je lui demande de me traduire, elle me répond que ce n’est que des idioties typiquement masculines ! Nous nous écartons du village et prenons un petit sentier en pente qui débouche sur une vaste pièce d’eau qui est alimentée par une rivière serpentant autour de gros bloc de rocher. Une dizaine de jeunes filles, entièrement nues, s’ébrouent et batifolent, de l’eau jusqu’à la ceinture. Faty défait sa jupe, sous laquelle elle ne porte rien, et les rejoint. Je marque un temps d’arrêt, il y a plusieurs hommes sur les rochers ...