1. Ardente Afrique


    Datte: 23/09/2021, Catégories: couleurs, cérébral, Voyeur / Exhib / Nudisme confession, initiatiq, Auteur: Elodie S, Source: Revebebe

    Enfin l’avion pour Bangui décolle. Je m’embarque pour la grande aventure. Je ferme les yeux, que d’évènements ont bousculé ma vie bien rangée depuis six mois ! Le soir où, rentrant un jour plus tôt que prévu d’une formation en grande banlieue, j’ai découvert Max, dans mon lit, avec une pouffiasse blonde. Le jour où je l’ai jeté en dehors de ma vie et de mon appartement. Les longs entretiens avec les responsables de l’ONG promotrice du contrôle des naissances en Afrique puis la formation à cette mission. Les adieux déchirants avec mes copines et avec les autres professeurs du lycée. Les douloureuses séances de vaccination. La colère de mes parents quand je leur ai annoncé ma mission en RCA pour un an. La séparation difficile avec mes petits-neveux qui m’a arraché des larmes. Tout cela est maintenant derrière moi. Je tourne une page…
    
    Les presque sept heures de vol se passent sans encombre. La chaleur et l’humidité me saisissent à l’aéroport de Bangui, lorsqu’il faut marcher de la passerelle jusqu’au bureau de l’immigration. Mon chemisier me colle à la peau, j’aurais dû enlever mon soutien-gorge dans l’avion. Deux fonctionnaires peu pressés épluchent mon passeport et mon ordre de mission. Ils me regardent avec un air étrange et me libèrent enfin. Un gros douanier, visiblement fier de son uniforme, me fait ouvrir ma valise. Visiblement, mes sous-vêtements l’intéressent, et il froisse un à un mes shorties et soutiens-gorge que j’avais soigneusement pliés, tout en me jetant ...
    ... des regards troubles. J’ai été prévenu de la susceptibilité des fonctionnaires locaux, et supporte héroïquement cette intrusion dans mes affaires intimes. Au bout d’un long moment, il me fait signe que je peux ranger tous mes vêtements éparpillés sur le comptoir et sortir de la zone sous douane.
    
    Je repère aisément le panneau avec mon nom agité par un jeune noir avec un t-shirt de footballeur. Il se présente :
    
    — Je suis Antoine, l’assistant de Mrs Brown ; le vol s’est bien passé ?
    
    J’acquiesce. Il saisit mon sac à dos et ma valise et me conduit vers une vieille Peugeot toute déglinguée, aux couleurs de l’ONG. Plus nous approchons du centre de Bangui, plus une foule bigarrée chemine le long de la route et parfois au milieu. Des ânes tirent des charrettes lourdement chargées, des enfants courent dans tous les sens. Nous atteignons enfin le bureau. La patronne m’attend à la porte.
    
    Mrs Brown est une femme d’une cinquantaine d’années, l’air revêche, vêtue d’un sévère ensemble kaki. Je suis fascinée par sa coiffure, plutôt incongrue dans ce cadre : elle a une permanente qui donne à ses cheveux gris une raideur incroyable. Elle me fait penser à madame Thatcher ! Après m’avoir souhaité la bienvenue en français avec une délicieuse pointe d’accent britannique, elle me fait entrer dans des bureaux clairs et surtout rafraîchis par l’air conditionné. Une jolie centrafricaine à l’air mutin me tend la main :
    
    — Bonjour, je suis Paméla, la secrétaire de madame Brown.
    — Vous ...
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