Ardente Afrique
Datte: 23/09/2021,
Catégories:
couleurs,
cérébral,
Voyeur / Exhib / Nudisme
confession,
initiatiq,
Auteur: Elodie S, Source: Revebebe
... la chaleur de l’accueil que sa famille et lui m’ont réservé. Il serre ma main virilement et me regarde fixement. J’esquisse un pâle sourire. Arrivés à l’entrepôt, il se fait apporter la liste commandée par Mrs Brown dont je prends connaissance. Elle comporte un gros carton de préservatifs, une trousse à pharmacie imposante, quelques boîtes de conserve, du papier à lettres et des enveloppes, des serviettes périodiques, des carnets à spirale et des crayons. Saïd insiste pour m’offrir en plus un lit de camp pliable et une grande moustiquaire, dont, d’après lui, je devrais avoir besoin. Il me précise que je dois donner ma commande mensuelle au taxi-brousse qui assume une liaison hebdomadaire entre Ndele et Daouda. En principe, je serai livrée la semaine suivante.
Son chauffeur charge tout mon barda, qui a doublé de volume, dans sa berline, nous nous étreignons un peu plus que ce qui serait convenable, et me voilà en route pour le marché central, d’où part le taxi-bus. Une fois arrivés, mon cerbère arrime, avec l’aide du chauffeur, au-dessus des autres chargements mes affaires sur le toit de la vieille Toyota. La grande aventure commence enfin…
Nous sommes six, en plus du chauffeur, serrés dans le véhicule. Que des hommes, qui me regardent avec surprise et un peu plus. Ils se demandent, visiblement, ce qu’une jeune Européenne vient faire dans cette galère ! La sortie de la ville, à une vitesse d’escargot, dure plus d’une heure. Peu à peu, la foule se fait plus clairsemée ; ...
... le trafic, camions, motos, charrettes restent cependant important. Nous devons rouler vitres ouvertes à cause de la chaleur et une lourde poussière ocre envahit l’habitacle. Par moment, d’énormes trous dans la piste, dont l’asphalte disparaît peu à peu au fur et à mesure que nous nous éloignons, nous secouent brutalement. Je suis coincée entre deux hommes et n’ai pas de poignée pour me tenir. Dans un premier temps, j’essaie d’esquiver les contacts, cuisses et seins, avec mes voisins. De guerre lasse, j’y renonce, et j’ai l’impression qu’ils en profitent. Nous nous arrêtons à mi-chemin, à l’orée d’un village, devant une cahute qui vend toutes sortes de babioles, les hommes vont soulager leur vessie et boivent une bière. Je m’abstiens, vu la configuration des lieux. Par chance, deux hommes descendent à cette étape, et j’ai un peu plus de place. Je regarde la savane défiler, les masures qui bordent la route, les enfants qui gardent de maigres troupeaux.
Manifestement, l’arrivée du taxi-brousse est un évènement à Daouda. Une foule bigarrée nous entoure. Les hommes sont torse nu, en short pour la plupart, certains ont un pagne traditionnel. Les femmes ont de longs boubous aux couleurs criardes, des fichus sur la tête. Les plus jeunes, seins nus, ont des jupes tombant jusqu’au sol. Une multitude d’enfants criards et joyeux s’agitent autour de notre véhicule pendant qu’il est déchargé. Une jeune femme, au joli visage et à la poitrine arrogante, s’approche de moi :
— Vous êtes ...