1. Ardente Afrique


    Datte: 23/09/2021, Catégories: couleurs, cérébral, Voyeur / Exhib / Nudisme confession, initiatiq, Auteur: Elodie S, Source: Revebebe

    ... Salif sur la mienne beaucoup plus que la reconnaissance d’un malade ! En rentrant, je tombe sur le livreur de bières qui retourne à Ndele. Je le hèle et lui remets une commande à l’attention de Saïd.
    
    À l’heure prévue, le lendemain, je retrouve mon malade. Le sourire dont il me gratifie est plus appuyé que la veille, sa température est descendue à 38°8. Ce n’est pas gagné, mais ça va plutôt mieux. Je procède au minutieux nettoyage des plaies sous le regard attentif du chef. Évidemment, mon patient gémit lorsque je lui applique généreusement des compresses d’eau oxygénée. Mais, dans son regard, je lis quelque chose de fort. Je lui administre ses médicaments et lui donne rendez-vous pour le lendemain.
    
    Ce jour-là, vers midi, un adolescent inconnu, me réclamant, se présente à l’école. Il me tend un paquet, c’est ma commande à Saïd : de la pommade à la pénicilline et des antibiotiques. Je suis estomaquée par l’efficacité de sa logistique, dans un pays où elle n’existe pas. Comment a-t-il fait, en moins de 24 h, pour dénicher les produits demandés et me les envoyer, alors que les liaisons entre Ndele et Daouda sont chaotiques et irrégulières ? Je comprends pourquoi il contrôle le commerce de la région ! C’est Amazon en Centrafrique. Je décide, pour ma consultation, de faire un petit effort vestimentaire. Je mets une petite jupe kaki, jamais portée jusque-là, à la place de mon short habituel et un joli corsage blanc aux transparences troublantes. La guérison se fait aussi par ...
    ... les yeux.
    
    Dès que je pénètre dans sa case, je réalise que Salif va mieux. Il est accroupi sur sa natte et m’enveloppe d’un regard gourmand. Je feins de ne pas m’en rendre compte. Sa température n’est plus que de 37°9. Je me dis qu’il a droit à un petit stimulus. Alors, discrètement, j’ouvre deux boutons de mon corsage en me penchant pour désinfecter ses plaies et lui appliquer l’onguent à la pénicilline. Il a le nez quasiment dans mon décolleté. Je sens soudain une main mutine glisser subrepticement sur ma cuisse et monter sur ma féminité. C’est assurément le fils de son père : comme ce dernier, il fait glisser son doigt le long de ma fente, l’ouvrant un peu plus à chaque passage. Je ferme les yeux, sa caresse est divine. Puis je me reprends : il y a des spectateurs dans mon dos, et l’infirmière intérimaire ne peut en aucun cas devenir elle aussi fiévreuse ! Mes soins s’achèvent, et, me retournant vers son père, je claironne :
    
    — Je crois que notre malade est sauvé, et que demain il n’aura plus de fièvre. Mais il faudra continuer les soins pour la cicatrisation.
    
    Le regard que me lance son géniteur est empreint d’une chaleur que je ne lui connaissais pas. Je retourne, guillerette, retrouver Faty et lui annonce fièrement la nouvelle. Nous décidons de partager une bière, nous qui ne buvons pas, pour fêter la guérison miracle. Le lendemain, Salif est sur pied. Mieux, son père l’a autorisé à venir me voir dans ma case chaque après-midi pour que je poursuive son traitement ; ...
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