1. Ardente Afrique


    Datte: 23/09/2021, Catégories: couleurs, cérébral, Voyeur / Exhib / Nudisme confession, initiatiq, Auteur: Elodie S, Source: Revebebe

    ... un côté du visage couvert de sang. Les villageois se dispersent, je rejoins ma case, partagée entre la colère et la tristesse. Durant sept jours, je n’ai pas de nouvelles du blessé. Mais une femme, venue pour que je l’aide, car elle a déjà neuf enfants, m’informe que Salif serait alité avec une forte fièvre. Je décide d’en parler à Amos, pour qu’il interfère afin que je rencontre Jean Bedel. En effet, seuls les hommes peuvent demander une audience au chef. Devant mon insistance, il finit par accepter d’être mon ambassadeur.
    
    Le lendemain, je presse l’instituteur pour connaître sa réponse. Il me répond qu’il lui en a parlé, mais que Jean Bedel n’a rien décidé. Ce n’est que le surlendemain qu’il m’informe que j’ai une audience dans l’après-midi. Je recense dans ma trousse à pharmacie tout ce qui peut être utile dans un tel cas, et me présente dans la grande case. Je parcours l’enfilade de pièces occupées par des hommes oisifs dont je sens à nouveau le regard lourd sur moi. Quand je pénètre dans la pièce du fond, toujours aussi sombre, le chef est au même endroit, assis sur le même tabouret, avec la même djellaba. Mais cette fois, je ne viens pas pour lui montrer que je n’ai pas de sous-vêtement, pour exhiber et me faire toucher la chatte, ni même pour lui prouver l’efficacité d’un préservatif en le suçant. Je viens pour Salif, son fils. Il m’informe que sa fièvre est encore montée, malgré les potions du sorcier. Je lui explique que je ne suis ni médecin, ni même infirmière, ...
    ... mais que j’ai effectué une solide formation de secouriste lors de mon stage de préparation au voyage.
    
    Il me regarde longuement, silencieusement. Je me dis que s’il faut coucher avec lui pour soigner son fils, je coucherai avec lui. Enfin, il se lève et me dis de le suivre. M’emmène-t-il dans un coin pour profiter de mon corps ou voir Salif ? Je n’en aucune idée. Nous entrons dans une case peu éclairée. Je distingue une forme allongée dans un coin : c’est lui ! J’écarte le rideau de l’entrée. Salif se retourne et esquisse un pâle sourire en me voyant. Il est nu et transpire sur sa couche. Ses yeux sont fiévreux. Je prends son pouls, il me paraît normal. Sa température est de 39°6. Je redoute une septicémie. J’éclaire sa joue blessée. Elle est encore couverte de l’immonde glaise dont Habib l’a enduit. En essayant de ne pas trembler, je nettoie les plaies à l’aide d’une compresse et d’eau oxygénée. Je sens mon patient réagir, ça doit le piquer fort. Je passe un temps fou à ôter sur ses quatre balafres le sang et la terre séchée. Le résultat est correct, mais les lèvres des plaies, assez profondes, ont une couleur grisâtre et des boursouflures qui ne me plaisent pas. Je sors de ma trousse l’antibiotique de large spectre que j’ai, et un antalgique. Je demande qu’on m’apporte de l’eau, puis je lui fais avaler les comprimés. Sans même lui demander son avis, je donne à son père de quoi le traiter jusqu’à demain même heure, ma prochaine visite. Je sens dans la pression de la main de ...
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