1. Ardente Afrique


    Datte: 23/09/2021, Catégories: couleurs, cérébral, Voyeur / Exhib / Nudisme confession, initiatiq, Auteur: Elodie S, Source: Revebebe

    ... L’endroit ressemble à une cour de récréation. Mais tout d’un coup, tout se fige. Deux grosses Toyota s’arrêtent, dans un nuage de poussière, à une trentaine de mètres de la rive. Des hommes en descendent, trois blancs et une demi-douzaine de locaux. Faty me glisse :
    
    — Ce ne sont pas des Seletas, mais des chasseurs ; ils font un safari. Un des pisteurs est originaire d’ici.
    
    Tandis que leurs hommes commencent à monter des tentes, les trois blancs nous regardent… à la jumelle, comme si nous étions des antilopes dans la savane. Je reste tapie dans l’eau, j’ai le sentiment d’être centre d’intérêt ! Les filles s’agitent, certaines sortent de l’eau et vont, en se trémoussant, entièrement nues, à la rencontre des nouveaux arrivants. Je suis la dernière à sortir de l’eau. Regrettant d’avoir laissé mes vêtements si loin de la rive, je cours, le bras contre ma poitrine pour éviter de la faire ballotter, vers ceux-ci et les enfile rapidement. Je rejoins les filles, attroupées autour des chasseurs. Deux d’entre eux sont des colosses roux, ils me toisent, jumelle dans une main et canette de bière dans l’autre ; visiblement, il s’agit d’un père et de son fils. Ce dernier regarde avec gourmandise mes copines qui ondulent en tenue d’Ève devant lui. Le plus âgé me tend la main et me dit, dans américain typique du Middle West :
    
    — Hi ! Je suis Ted, et voici mon fils Rob.
    — Bonjour, moi, c’est Élodie.
    
    Le troisième larron, probablement le guide professionnel de chasse, est un petit ...
    ... homme sec et noiraud, une épaisse toison sombre dépasse de sa chemisette kaki entrouverte.
    
    — Bonjour, moi, c’est Dino. Que fait une si jolie« regaza » dans ce coin perdu.
    
    D’emblée, cet individu me déplaît ; son regard pervers m’enveloppe lubriquement. J’ai l’impression d’être de la viande ! Je leur explique en anglais mon appartenance à une ONG sans en dévoiler la mission. Il me propose une bière (fraîche, ce qui est inconnu ici) que je refuse. Je prends congé, non sans avoir été invitée à venir prendre un apéritif – qu’ils ont, me semble-t-il, largement commencé – dans la soirée. En me retournant, je constate que trois grandes tentes ont déjà été dressées. Faty, qui m’a rejointe, me précise :
    
    — Les chasseurs passent ici assez régulièrement. Les femmes les adorent : ils sont très généreux avec celles qu’ils choisissent, surtout les blancs !
    
    Je me dis que je viens d’identifier un des vecteurs de transmission des maladies vénériennes dans la région et que Maya va avoir dans neuf mois du boulot pour se débarrasser des fruits de ces amours vénales. Je suis contrariée par cette invasion brutale d’une certaine « civilisation » dans la vie de mes paysans. Je décide donc de ne pas honorer ce soir l’invitation à laquelle j’ai été conviée.
    
    Le lendemain matin, le village a retrouvé son calme : les chasseurs sont partis sur la piste des grands animaux. Faty, le visage soucieux, m’informe que Jean Bedel souhaite me voir, et qu’elle ignore l’objet de cette requête. Lorsque ...
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