1. Ardente Afrique


    Datte: 23/09/2021, Catégories: couleurs, cérébral, Voyeur / Exhib / Nudisme confession, initiatiq, Auteur: Elodie S, Source: Revebebe

    ... complicité très forte se nouer entre elle et moi.
    
    Je lui fais part de ma préoccupation concernant ma coiffure. J’ai coupé mes cheveux que j’avais mi-longs avant de quitter l’Europe, me doutant que je les soumettrai à de rudes conditions. Avec la poussière que dégage en permanence la latérite du sol, je dois les laver tous les jours, et mon stock de shampooings s’amenuise. Elle me prend par la main et me conduit vers le lavoir, situé juste en aval du petit lac où nous faisons nos ablutions. Nous venons y laver notre linge, c’est un lieu d’échange entre toutes les femmes du village qui m’a permis de vérifier leurs connaissances très approximatives en matière de prévention des naissances.
    
    Assise sur une margelle, je laisse mon amie, bientôt aidée par trois autres filles, me faire de petites tresses dans les cheveux type dreadlocks. Nous nous amusons comme des gamines, et je ne vois pas passer les deux heures que dure cette forme de mise en plis. Dans mon petit miroir, je suis sidérée du résultat : je me reconnais à peine, je ressemble à une Africaine… blanche ! Mes coiffeuses m’applaudissent comme si j’étais une reine de beauté.
    
    Afin de préparer mon cours suivant, je me mets à la recherche d’un objet pouvant représenter un pénis. Mon choix se porte sur un morceau de bois que je fais polir par le frère de Faty. Devant cent vingt élèves, je demande quels sont les problèmes liés à l’amour charnel. Très vite, les filles mentionnent la maternité. Les garçons, plus ...
    ... égocentriques, évoquent les maladies qu’ils peuvent attraper. Les blennorragies et, dans certains endroits, la syphilis sont en effet assez fréquentes. Alors, un peu théâtralement, je saisis un préservatif, le sors de son étui et le glisse autour du bâtonnet supposé représenter un sexe masculin.
    
    — Voilà comment éviter de tomber enceinte ou de transmettre des maladies à votre partenaire !
    
    Les yeux s’écarquillent, les bouches s’arrondissent. Amos doit intervenir pour restaurer le calme, ils veulent tous toucher l’objet. Il circule dans les rangs et me revient bien entendu déchiré. J’ai droit à de nombreuses questions sur l’usage de la capote. Les préoccupations majeures portent autour de la perte éventuelle du plaisir ressenti et… du prix de l’accessoire. Les filles les plus âgées émettent des doutes sur leur capacité à imposer son utilisation à leur partenaire. L’une d’elles objecte « quand il en a envie, rien ne l’arrête ». Mon discours sur le consentement nécessaire et la nécessité de partager avec l’autre, je le sens, les laisse dubitatives. Pour les convaincre, je propose de distribuer une dizaine d’exemplaires aux plus âgés. Devant la ruée que mon offre génère, je laisse Amos et Faty procéder à leur répartition.
    
    Le lendemain, je sens une étrange évolution dans le regard des villageois à mon égard, un mélange de respect et de crainte, lorsque je me rends au lac pour me laver. Comme d’habitude, nous jouons comme des gamines à nous asperger, à nous pousser dans l’eau. ...
«12...121314...36»