Jeudi 5 mars 2048
Datte: 03/08/2018,
Catégories:
h,
fh,
ff,
ffh,
hplusag,
amour,
Auteur: Nooz, Source: Revebebe
... l’impact de la munition de 9 mm ? La détonation est trop forte pour que ce soit son arme. J’ouvre les yeux : une balle est entrée par l’oreille gauche et est ressortie par le pariétal droit, emportant une bonne partie de la boîte crânienne et de la cervelle. Agnete est au bout du couloir, les jambes écartées, les bras tendus, le pistolet fumant. Son pas en arrière, sûrement pour éviter de s’éclabousser, a été fatal à la tueuse.
Dimitri s’engouffre dans le bureau et se dirige vers Selma. Il déscratche le gilet, découpe le tee-shirt : deux impacts sont distincts sous la brassière, côté gauche. Les munitions haute vélocité utilisées, des pointes au carbure chemisées au Téflon ont seulement été déviées par les couches de Kevlar et de céramique.
Je m’approche de Selma. Elle m’aperçoit, veut me parler ; une quinte de toux et des bulles rosâtres sortent de sa bouche. Ses poumons se remplissent ; elle va mourir noyée dans son propre sang. Dans un effort surhumain, elle me saisit la main et la serre. Elle est fortement agitée, et les quintes éjectent maintenant du sang. Dimitri injecte une syrette de morphine ; elle se calme. J’essuie le sang qui coule de sa bouche et je lui mens en lui disant que les secours arrivent. Sa respiration est de plus en plus saccadée et rauque, et les régurgitations sanguines se rapprochent les unes des autres. Elle rejette beaucoup de sang que je m’évertue à nettoyer. Je pose un baiser sur ses lèvres ; elles sont froides et immobiles. Elle ne me ...
... voit plus, mais sa main continue à serrer la mienne. Elle s’accroche à la vie, mais la faucheuse est plus forte. Dans un ultime effort, elle se cabre, puis retombe inerte. Un flot sang est expulsé par la bouche et les narines.
Je la serre dans mes bras et je crie.
Dimitri me relève, et deux soldats de ma section enlèvent le corps de Selma. Elle est déposée avec ses camarades de combat dans une pièce froide. Hélène et Jean-Joseph sont arrivés. Hélène, totalement effondrée, je jette au cou de son amante totalement hystérique ; Jean-Joseph fait plus que son âge. Je m’éclipse et erre dans le couloir. Agnete me dirige comme un enfant vers ma chambre. Elle me déshabille et me jette sous une douche brûlante.
Je suis prostré dans un coin du bac quand Hélène relève Agnete. Elle me sort et me sèche, puis m’emmène dans le lit. Tout dans la chambre nous rappelle Selma : les draps ont gardé l’empreinte de nos ébats, l’odeur de nos jouissances mélangées. Je me recroqueville sous le drap ; le corps chaud d’Hélène me fait du bien. Je me retourne et la regarde : son beau visage est ravagé. Nous pleurons notre amour sans retenue.
La nuit se termine. Nous n’avons pas dormi ; nous avons beaucoup parlé, ri, pleuré. La peine est immense, mais sur le matin Hélène s’est lovée contre moi et nos respirations se sont synchronisées dans un moment de douceur régénératrice.
Quand nous nous rendons dans la pièce transformée en chambre funéraire, nous retrouvons Jean-Joseph très affecté devant ...