Jeudi 5 mars 2048
Datte: 03/08/2018,
Catégories:
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hplusag,
amour,
Auteur: Nooz, Source: Revebebe
... langue et ses lèvres font finalement des merveilles, et quelques gouttes finissent par couler au fond de sa gorge.
Au matin, dès potron-minet, la séparation est déchirante. Hélène, en pleurs, nous étreint l’une après l’autre. Nous ne sommes pas, Selma et moi, insensibles à la débauche de tristesse de notre compagne. Deux agents de sécurité l’attendent en bas de l’escalier, où Jean-Joseph fait les cent pas. Je regarde la camionnette de livraison s’éloigner ; mon cœur se serre. Tout est maintenant en place. Plus le temps d’avoir peur : nous sommes dans l’action.
Les derniers civils ont quitté ce matin l’enceinte du château. Dans les couloirs, je ne croise que des gens en armes, visage fermé. Tous connaissent à la perfection leur rôle, et les discussions sont inutiles. La journée et la nuit n’apportent aucun changement de statut dans le niveau d’alerte.
La routine s’installe ; les tours de garde silencieux se succèdent, sans intérêt. Les sections combattantes s’entraînent au tir et au close-combat ; tout se fait par sections pour renforcer la cohésion des équipes, mais aussi pour tromper l’ennui qui, pour les unités, est source de démotivation. Avec ma section, je ne déroge pas à la règle, et il est vrai que pour ma personne ce n’est pas superflu : je suis sacrément rouillé, et au tir je prends une correction par un jeune soldat qui, en me forçant un peu, pourrait être mon fils. Et je ne parle même pas du combat à mains nues. J’ai retrouvé une forme d’athlète en ce ...
... qui concerne mon corps, mais pour les réflexes, malheureusement rien à faire. Nous avons eu une alerte vers 22 heures, mais ce n’était qu’un chat qui avait sauté la clôture. Pour l’instant, l’autre site est aussi tranquille. Je n’ai aucun doute sur le fait que demain sera le grand jour ; mais savoir quel site va être assailli et ce qui nous attend, c’est une autre paire de manches.
La nuit tombe ; elle va être longue, plus longue que les précédentes pour moi. Si j’étais à la place des assaillants, ce serait ce jour que je choisirais. Toutes les études montrent que le troisième jour est toujours celui où le relâchement est le plus important. Je n’ai fait aucune remarque sur cet état de fait, mais je me rends compte que les chefs de section sont plus actifs avec leurs groupes ; ils savent aussi. Je suis rassuré : je les ai bien choisis.
03 h 21
Je suis réveillé en sursaut par une violente secousse au poignet, mes camarades pareillement. J’installe mon intercom ; les festivités vont commencer. En moins d’une minute, tous sont harnachés et courent à leur poste. Mes lunettes connectées m’informent que la clôture nord est cisaillée et que huit ombres approchent. Évitant toutes les caméras existantes, ils se dirigent vers l’entrée principale rapidement. Ils ont un équipement standard : gilet pare-balles d’assaut, plus léger, grenades à la ceinture et le pistolet-mitrailleur avec silencieux en main. Ils connaissent le terrain sur le bout des doigts, loin de l’opération ...