1. Le retour du printemps


    Datte: 31/07/2018, Catégories: fh, hplusag, voisins, Oral pénétratio, Humour occasion, Auteur: Annie-Aime, Source: Revebebe

    ... de prestation tarifée. Je possède un peu moins d’une centaine d’euros en petites coupures. Je partage et offre la moitié à Béa.
    
    — Donne tout, intime-t-elle, raflant ce que je lui tends plus le solde que je gardais par-devers moi.
    
    J’ai la désagréable impression de me faire arnaquer. Ce n’est pas tant l’argent que la manière qui m’agace. Cette façon cavalière qu’elle a de me mener par le bout du nez m’irrite souverainement et mon incapacité à y répondre dignement m’énerve encore plus. D’un seul coup, je sens le poids des ans. Je capitule faute de courage et parce que je ne veux pas passer pour radin et je me dis que tout compte fait la prestation vaut sans doute plus que cela.
    
    — Ça fait pas bésef. Il me faut trois cents euros. Tu peux me les prêter ?
    — Je les ai pas là, m’entends-je répondre.
    
    La requête me prend par surprise. Ma réponse est tout à fait ridicule mais c’est la seule façon que j’imagine pour refuser ou en tout cas ne pas accepter, sans la froisser. Je n’envisage pas une seule seconde d’y donner une suite favorable. À ce prix, le tarif de la passe est carrément prohibitif.
    
    — Tu peux pas me faire un chèque ?
    — J’ai pas mon chéquier sur moi.
    — Ben alors… demain ?
    — Ben… oui… demain…
    
    Lâche ! Je suis lâche. À quoi sert-il de différer mon refus ?
    
    Béa enfile son blouson.
    
    — Allez, Papy, à demain. Si tu veux on recommencera.
    — …
    
    Du grand art, surtout pour gâcher mon plaisir. La main sur le bouton de la porte d’entrée, Béa se retourne une ...
    ... dernière fois.
    
    — S’il te plaît, embrasse Karine et Marlène pour moi, lance-t-elle avant de disparaître.
    
    ooo000ooo
    
    Autant l’avouer, le lendemain je lui donne son chèque. Je ne me sens pas capable de l’affronter. Nous n’avons pas fait l’amour. Je n’ai pas voulu et n’en ai plus du tout l’envie depuis que je sais à quoi m’en tenir avec elle.
    
    L’après-midi de ce même jour, alors que j’attends les fillettes à la maternelle, Barbara, la maîtresse de Manon, m’apostrophe.
    
    — Monsieur Trognon, je voulais vous demander si on compte toujours sur vous vendredi matin.
    
    Rien d’anormal. Il n’est pas rare que l’école sollicite des accompagnants bénévoles pour assister les professeurs dans le cadre des sorties pédagogiques. Pour Barbara, je suis toujours volontaire.
    
    — Bien sûr, confirmé-je aussitôt.
    — Euh… Je voulais aussi vous demander… euh… voilà, vous aimez le théâtre.
    — Mais oui… beaucoup, répliqué-je sans voir où elle veut en venir.
    — Bon, euh… ben voilà, je me demandais si vous accepteriez de m’accompagner vendredi soir…
    — Mais avec plaisir, réponds-je spontanément, passablement interloqué.
    — Bien… Nous pourrions dîner ensemble avant d’aller au théâtre.
    — C’est une excellente idée, conviens-je, le cœur inondé d’espoirs. C’est moi qui vous invite ! ajouté-je d’une manière puérile me donnant à bon compte l’impression de reprendre l’initiative.
    
    Le malin joue-t-il aux dés ou bien ce coup du destin ressort-il d’une action concertée par l’être suprême, cher à J. J. ...
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