Tango Argentique
Datte: 30/07/2018,
Catégories:
fh,
volupté,
Voyeur / Exhib / Nudisme
photofilm,
69,
fsodo,
Auteur: Isilwen, Source: Revebebe
... :
— Marion, enfin !
Elle posa un doigt sur ses lèvres :
— Je passerais plus tard prendre mon jeu d’épreuves. Pour Raphaël, on fait comme prévu. Merci pour tout, les photos sont fantastiques.
Un nouveau baiser sur la joue, et le temps de saisir son manteau, elle s’engouffrait dans l’ombre de la nuit.
oooOOOooo
Thomas regardait Raphaël endormi. Il avait éteint les torches et allumé la lumière froide du studio, espérant le réveiller. Mais la seule chose qui semblait avoir repris vie était sa verge, qui formait une bosse très tentante pour lui. Il se demanda si Rimbaud avait imaginé que son « Dormeur du val » pouvait avoir une érection. Car c’est sous les traits de Raphaël qu’il se le représentait. Le poète avait-il regardé un de ses amants assoupi pour l’écrire ? Avant de céder et de s’assurer qu’il était encore vivant du bout des lèvres, il ramassa les vêtements épars, et les jeta sur le dormeur en criant « Debout ! ». Le gantier s’éveilla dans un sursaut, la lumière l’éblouit. Sans réfléchir, de la main, il chercha Marion dans le lit.
— Ne la cherche pas, elle est déjà partie, l’informa Thomas
— Comment ça partie ?
La voix de Raphaël trahissait une sorte de colère apeurée. Il se sentait seul. Sans elle.
— Tu ne vas pas t’énerver pour ça tout de même ? Et puis, pour une fois, tu vois ce que ça fait de coucher avec Belphégor !
Et il partit d’un rire assez cinglant.
Marion lui avait parlé de son habitude de disparaître au réveil. Entre autres. ...
... Ils se connaissaient depuis plusieurs années et l’absence d’attirance mutuelle conférait à leurs discussions une franchise incomparable.
Il se tourna pour arranger les torches et les réflecteurs, le temps que Raphaël s’habille. Cela lui permit de réaliser qu’il était très froid, presque méchant avec lui. Parce qu’il était hétéro ? Parce que Marion était partie d’une étrange façon ? Parce que son regard s’était voilé l’espace d’une demi-seconde ?
— Désolé. Je suis un ami de Marion. Elle t’a emmené ici pour que je vous photographie. Une surprise un peu particulière, je le reconnais, mais le résultat est proche de la perfection.
Le gantier ouvrit de grands yeux incrédules. À toute vitesse, il se rappelait l’attitude de Marion, le bandeau, la confiance, le tango, le mystère. Il ferma les yeux. Vagues de colère et de surprise. Elle avait une telle audace, un tel culot ! Et surtout, il n’aimait pas qu’elle ne soit plus là.
— Tu veux voir les photos ? Je pense que tu seras content du résultat, s’enquit Thomas, qui voyait cette réflexion d’assez mauvais augure.
— Maintenant qu’elles sont faites, autant que je juge de moi-même si ça valait le coup… répondit-il assez froidement.
Thomas l’entraîna dans le labo, et bien vite l’air sombre du jeune homme s’estompa en admirant les photos, toujours perchées sur les fils.
— J’ai du mal à croire que ce soit moi, bredouilla-t-il.
— Pourquoi dis-tu ça ? Ça apparaît assez clairement, non ?
— Je ne sais pas. Là, avec elle, j’ai ...