Tango Argentique - Histoires de Sexe

Tango Argentique

... Elle serait en retard, tant pis, emportée par les notes, elle chanta une dernière fois « Almost like beeiiiiinng innnnnn looooovvvve !!!!!!!!!!! »

Raphaël attendait devant sa ganterie, dans un rayon de soleil, les yeux fermés, se laissant envahir par cette chaleur timide du milieu de l’hiver.

— Tu as l’air d’une plante verte en pleine photosynthèse !

Il sourit en entendant la voix moqueuse de Marion.

— Et toi, d’une belle plante ! répondit-il en posant son regard sur elle.
— Ça, c’était facile ! critiqua-t-elle.
— Ne t’inquiète pas, je me ferais pardonner…

Il embrassa Marion avec légèreté. Elle toucha son visage, réchauffée par le soleil sa peau était encore plus douce.

— Si tu cherches dans la poche de mon manteau, tu vas trouver un petit quelque chose qui t’es destiné… indiqua-t-elle.

Ce qu’il s’empressa de faire, étreignant sa taille et ses hanches plus que de nécessaire. Il en tira un carré de satin noir, et la regarda, interrogateur. Elle le lui prit des mains, et lui en fit un bandeau. Elle glissa sa main dans la sienne, leurs doigts s’entrelacèrent.

— À partir de maintenant, tu ne seras guidé que par ma main.

Il sourit. Il savait de quoi étaient capables ces mains fines…

oooOOOooo

Elle héla un taxi, en ouvrit la porte et dit à Raphaël :

— Dans un tango, ce sont les mains de l’homme qui guident uniquement. Là, les rôles sont inversés, mais la nécessité de la confiance est la même.

Ils montèrent sans encombre en voiture. Elle ...

... tendit une carte de visite au chauffeur, en lui demandant de ne pas dire un mot sur leur destination. Elle regardait Raphaël tâter son environnement, la banquette, la portière. Bien sûr, ses doigts arrivèrent jusqu’à la jeune femme et tentèrent de s’immiscer entre les pans du manteau. Elle prit la main curieuse et la remit sur la jambe de son propriétaire en lui soufflant que ce n’était pas encore le moment. Il fut un peu dépité. Il ne cherchait qu’à la sentir près de lui. Il avait perdu la vue en quelques secondes et se sentait amputé. Elle le vit et se rapprocha de lui. Elle fit aller sa tête contre son épaule. Il tourna son visage vers elle. À défaut d’être rassuré par le toucher, il le serait par l’odorat. Il inspirait doucement le parfum désormais familier et se détendit un peu.

Après plusieurs minutes de trajet, le taxi s’arrêta. Marion paya la course et descendit rapidement, pour ouvrir à Raphaël. Il sortit avec une touchante maladresse. Elle reprit sa main.

— Quatre pas et une marche, indiqua-t-elle.

Au troisième, il cherchait déjà la marche du bout du pied. La trouvant, il la franchit prestement, comme pour signifier qu’il était habitué à son nouveau handicap. Malheureusement, il n’avait pas laissé le temps à Marion d’ouvrir la porte, qu’il prit de plein fouet. Il recula, tout son corps exprimait l’incompréhension.

— Tu sais à quoi t’attendre si tu ne me laisses pas te conduire, railla-t-elle.

Il sourit. Il ne s’était pas fait mal et à part rire de la ...