1. Le dénouement


    Datte: 18/07/2018, Catégories: amour, mélo, aventure, sf, Auteur: Lise-Elise, Source: Revebebe

    ... l’arme, cherchant à imaginer la manière dont les prêtres procédaient. Margane avait parlé d’un simple dépucelage, en souriant. Pas d’une expérience traumatisante. L’idée germa lentement dans son esprit :
    
    — On peut la retirer, alors ?
    — Oui, je crois. Qu’est-ce que tu veux faire ?
    
    Fyrag, tendu comme un arc, avait les yeux rivés sur la lance. Il se précipita, grimpa sur l’autel et empoigna l’arme. Dans son autre main, il serrait l’olisbos, toujours enchanté. Il pouvait encercler les deux hampes entre son pouce et son index.
    
    — Fyrag ! cria Thyris avec des accents de détresse.
    
    Les prêtres accouraient, prêts à les arrêter dans leur tentative.
    
    — Viens, lui répondit le garçon.
    
    Il lui tendit la main pour l’aider à gravir l’autel.
    
    Thyris, après un regard autour d’elle, le rejoignit. Il était trop tard, quoi qu’il arrive. Les fidèles, massés dans l’escalier, coupaient toute retraite.
    
    — Laisse ton déguisement. Tu n’en as plus besoin.
    
    Thyris, gagnée par la panique, s’abandonna aux injonctions de son compagnon. Elle laissa l’enchantement se dissoudre, dévoilant sa présence sacrilège dans cette enceinte sacrée. Fyrag avait empoigné la lance, et la dégageait de son logement. Il confia l’olisbos à sa compagne pour améliorer sa prise. Le bronze était lourd, et la posture de l’effigie l’obligeait à s’étirer à la limite de la douleur. Thyris, affolée, s’appuya contre la jambe du Dieu. Etrangement, le contact des muscles de métal, fidèlement reproduits, ...
    ... l’apaisa.
    
    Alors que son compagnon arrivait à ses fins, la jeune femme reprit son assurance. Elle avait amené l’olisbos entre ses deux mains, adoptant par réflexe le geste respectueux des vestales envers le sceptre de Dyanar. Elle se concentrait sur elle-même, sur ses sensations, reprenant une à une toutes les étapes apprises lors des longues séances d’enseignement à la maison des sœurs. Elle laissait parler son corps, laissait venir la caresse du vent sur ses jambes, la fatigue de ses muscles, la chaleur émanant de l’objet. Le bruit de la lance se fracassant au sol ne la troubla pas.
    
    Elle sentit que Fyrag la rejoignait. Inquiet, fébrile, il l’enjoignait de donner l’objet au Dieu. Elle résista. Sans une parole, elle amena le jeune homme à lui aussi poser les mains sur l’olisbos. Puis elle se concentra pour s’unir au garçon par l’esprit, comme elle l’avait fait avec ses sœurs, dans le temple de Dyanar. Ce fut difficile. Fyrag ne comprenait pas, et son impatience fit échouer plusieurs tentatives. Enfin, il se laissa aller. Ils respiraient enfin au même rythme, ils savaient qu’ils avaient le même but. Ils s’embrassèrent.
    
    Ils avaient imaginé tous les scénarii possibles. Ils avaient pensé faire, devant la statue, la démonstration de leur découverte. Ils avaient imaginé des étreintes lentes, savantes, amoureuses, d’autres violentes, presque brutales, poussées par la nécessaire rapidité. Mais l’olisbos ne s’animait pas. Il dégageait seulement cette douce chaleur qu’avait sentie Thyris, et ...
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