Le ridodo
Datte: 18/07/2018,
Catégories:
fh,
hplusag,
vacances,
amour,
cérébral,
noculotte,
Oral
coupfoudr,
Auteur: Claude Pessac, Source: Revebebe
... renifler, sans hoqueter, l’eau coulant simplement sur mes joues, dans mon cou, sans discontinuer, jusqu’à inonder mon t-shirt.
Harold a parlé, longtemps, calmement, posément, expliquant tout avec précision, gentillesse et même avec le sourire. Un sourire timide, penaud, triste, désespéré.
Désespérant.
Quand il en a eu fini, Harold a baisé mes mains, m’a déposé un bisou sur le front et est sorti. J’ai continué à pleurer, encore et encore, debout, à la fenêtre, en l’observant, immobile, au milieu de notre plage, face à la mer.
J’ai fini par le rejoindre, je me suis collée à lui, sans rien dire, comme promis.
J’ai tenu ma promesse, n’ai posé aucune question, ni ce matin-là, ni le lendemain, ni même au moment de notre séparation le samedi après-midi.
Car oui, je n’ai pas voulu attendre le dimanche que Quentin vienne me chercher. J’avais avoué à Harold que je ne pourrais pas supporter me taper 300/350 bornes en compagnie de Quentin. Et comme je n’avais pas la moindre envie de l’appeler pour le prévenir, la seule solution était de rentrer avant, dès le samedi donc.
**********
J’ai rendu les clés de la maison et de la Méhari aux propriétaires le samedi matin et nous avons pris la route.
En arrivant, nous avions déposé Hugo chez une amie pour que je puisse aller récupérer mes affaires chez Quentin. Harold m’a ensuite ramenée chez moi. Heureusement que, même si j’habitais quasiment chez Quentin depuis six mois, j’avais conservé mon deux-pièces ! Harold m’a ...
... aidée à monter mes affaires.
Puis est arrivé l’instant des adieux.
J’aurais tellement voulu qu’il me fasse l’amour une dernière fois, mais il a refusé :
— Lilas, ne demande pas l’impossible ! De toute façon, ça ne pourrait être qu’un ratage. N’allons pas accrocher un désastre à l’album de nos souvenirs… Adieu ma toute belle !
Quand j’ai vu sa voiture tourner au coin de la rue, est-il besoin de dire que je me suis retrouvée au trente-sixième dessous ? Démontée, anéantie…
Mais je me suis quand même dépêchée d’aller chez Quentin. J’ai ouvert la porte avec ma clé et… trouvé mon bonhomme en galante compagnie !
Pour être franche, je n’en ai pas été étonnée.
Pour être tout à fait franche, j’espérais bien, en arrivant à l’improviste, tomber sur ce genre de situation : Quentin, les mains pleines de seins, le nez dans la raie d’une 100 E au moins qui le pompait avec entrain !
Nous sommes des animaux étranges et notre cerveau est bizarre : ce 69 m’est apparu grotesque, moche, triste à pleurer, totalement obscène, alors que la veille encore, sur notre canapé avec Harold, c’était fabuleux, magnifique, extraormidable !
La vie a repris, je me suis organisée, boulot-gardienne-courses-dodo. Toute seule, comme une grande. Au boulot malheureusement, la situation s’est vite, très très vite dégradée : Quentin trouvait tous les prétextes imaginables pour me voler dans les plumes. Mon patron m’aimait bien, mais bien qu’il trouvât que son neveu n’était qu’un sale con, il ne ...