Prélude - Première partie
Datte: 29/01/2018,
Catégories:
amour,
mélo,
amourpass,
Auteur: Lilas, Source: Revebebe
... que la douleur s’arrête. Comme si le passé revenait hanter le présent d’un éternel écho que je croyais avoir éteint depuis longtemps…
Mais ça tu t’en moques, n’est-ce pas monsieur le non-diplomate. Tu t’en moques ou tu le regrettes, mais l’un dans l’autre, ça ne change rien au fait que je l’ai vécu. Je ne te condamne pas totalement, moi aussi j’ai eu à assumer les erreurs que nous avons commises. Moi aussi j’aurais voulu être différente. Moi aussi je n’aurais jamais dû faire ce que j’ai fait.
Là est la cause de notre silence, je pense. L’un comme l’autre nous condamnons ce que nous avons été. Peut-être, ce que nous sommes devenus ne vaut-il pas le coup non plus, mais comment le savoir ? Tu es un homme accompli et je suis à présent une jeune femme. Ce que nous avons vécu a forgé notre devenir présent ; et je sais que le silence est le meilleur des choix quand il y a trop à dire, trop à exorciser.
J’essaierai donc de fermer les yeux sur ce qui m’entoure, sur ce que tu as fait, l’amour, le pourquoi du comment, le pouvoir des sens, du mensonge ; ce que le vent du temps a balayé. Comme une feuille abîmée par l’automne, qui tournoie dans le ciel uniforme de novembre.
À partir ...
... de cet instant, je ne te jugerai plus. Tu as fait ce que tu croyais bon de faire, et moi j’ai réagi comme l’adolescente que j’étais. Je ne gâcherai plus mon séjour à regretter éternellement d’avoir souffert pour toi ; tu ne serviras pas d’expiatoire pour mes propres fautes. Tu as bien assez souffert à ton tour.
C’est si joliment dit que ça mériterait un oscar pour la meilleure actrice. Ça ne suggère absolument pas les difficultés que j’ai eues à retrouver le goût de vivre, les longues périodes de mon existence que je qualifierais à présent de « merdiques », quand je ne savais plus de quoi j’avais envie, ce que je voulais faire de ma vie.
J’évoque la souffrance avec des pensées bien tournées ; et comme ce procédé est dérisoire contre la puissance du déjà-vécu ! Mais cette vie est ainsi : on pose des mots sur des sentiments pour ne plus saisir la portée émotionnelle et douloureuse de ces sentiments. Une façon de transférer la souffrance vers quelque chose de positif, une façon de dévier le malheur pour en faire un exemple, un modèle à ne plus reproduire dans le futur.
Tu m’as énormément manqué, et je suis heureuse de te revoir. C’est l’essentiel. Une vérité qui descend du ciel…