1. Prélude - Première partie


    Datte: 29/01/2018, Catégories: amour, mélo, amourpass, Auteur: Lilas, Source: Revebebe

    ... !
    
    C’est peut-être une question d’habitude. Je pense que c’est difficile pour nous deux de constater que nous avons pu nous croiser aussi facilement. Toi qui t’es toujours persuadé que je me trouvais à l’autre bout de la Terre et peut-être même, pas sur la Terre du tout - ce qui t’arrangeait grandement les choses je dois dire ; et moi qui ai, toujours et si douloureusement, ressenti le vide que laissait ton absence dans ma vie.
    
    Je voudrais te signifier à quel point je trouve notre présente rencontre bizarre, mais à voir ton regard, je suppose que tu as la même pensée. Je peux te toucher, je peux t’écouter, sentir l’odeur de ton corps et remplir mes yeux de ta présence.
    
    C’est un rêve mille fois rêvé qui devient réalité, un rêve mille fois interprété qui ne signifie qu’une seule chose aujourd’hui. Ce qu’il dit, je ne le sais pas encore. Peut-être un truc du genre :« Je suis là, tu es là, nous sommes ensemble et nous ne savons pas quoi nous dire ; tout cela est si étrange ! ».
    
    Je voudrais pouvoir comprendre pourquoi je suis venue. Avoir, savoir, tout, tout de suite, c’est la rengaine de la société qui fonctionne de nos jours. Mais on n’a rien, jamais. Le peu que l’on possède, d’autres se chargent de nous l’ôter. Est-ce que tu le sais, toi ?
    
    Tu as effleuré ma main.
    
    Par inadvertance je crois. Mais ce simple contact me jette dans un trouble immense ; je ne sais plus quoi dire, quoi faire. Nos yeux se cherchent et se trouvent. Comme ce si banal contact visuel a pu ...
    ... me manquer ! Un regard exprime tant de choses… des mondes à la profondeur insoupçonnée, des rêves et des chimères, des désirs dont le tourment silencieux n’en exprime que davantage l’ardeur… Je me perds au bord de tes yeux, j’étouffe et j’en jouis tout à la fois.
    
    Tu m’as demandé, avec une sorte d’amusement dans la voix, si j’étais devenue « anti-hédoniste » ; tu ne peux pas t’imaginer à quel point tu es loin de la vérité. Je suis tout au contraire en quête du moindre plaisir. Je te regarde donc avec impuissance : comment t’expliquer l’inexprimable ?
    
    Comme pour confirmer un besoin partagé –ce qui est chose rare entre nous – tes doigts reprennent le chemin déjà emprunté maladroitement une minute auparavant. J’essaie de contrôler ma respiration, j’essaie aussi et surtout, de contrôler les dangereuses embardées de mon cœur. Tu touches à peine mon épaule, ton regard est intrigué, mais aussi interrogatif : une fois décodé, le message est clair, tu me demandes si tu peux continuer. Je ne dis rien, je ne bouge pas.
    
    Mon souffle est immobilisé quelque part entre les balcons de ma poitrine et la bouche dédoublée de mon nez. Je deviens autre, je suis autre, une femme éperdue de désir. Je n’ai pas fait l’amour depuis si longtemps, depuis trop longtemps selon toute apparence… Un simple frôlement me donne des frissons dans tout le corps.
    
    Que suis-je donc, pour être effarouchée au moindre contact d’un homme ! Tu arrives continuellement à susciter en moi des réflexes d’éternelle ...
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