Prison pour femmes, passions inavouables
Datte: 28/01/2018,
Catégories:
ff,
ecriv_c,
Auteur: Nicky Gloria, Source: Revebebe
... drôlement jolies ! s’écria quelqu’un.
— Jeune ou pas jeune, elle vient quand elle veut me faire un gros câlin dans mon lit ! dit une autre voix.
— Pourquoi toi ? Non, qu’elle vienne plutôt me voir, j’aimerais tant la border à ma façon.
— Non, avec moi !
— Vous disputez pas, il y en aura pour tout le monde !
— Tu parles ! Les gardiennes vont se l’accaparer jalousement, comme à chaque fois !
— Sauf si on se dépêche de lui apprendre les bonnes manières. Entre détenues, il faut se serrer les coudes.
— Et écarter en même temps les cuisses !
À cette dernière réflexion, les rires gras fusèrent de partout.
Affolée, Claire pressa l’allure, le visage figé par la peur. Ses pas et ceux des gardiennes claquaient sur le sol et résonnaient douloureusement dans sa tête comme le plus lugubre et le plus discordant écho. Un son métallique et répétitif qui semblait sonner le glas avec une réalité incontestable. Silencieusement, sans pouvoir se retenir, Claire se mit à pleurer.
— Regardez ! Elle se met à chialer maintenant ! remarqua une femme avec hilarité.
— C’est qu’elle a pas eu son petit lait aujourd’hui !
— Alors qu’elle vienne téter ici ! gloussa une grosse femme en empoignant à pleines mains ses seins pour les glisser entre les barreaux.
Cela provoqua d’autres éclats de rire qui s’élevèrent dans une clameur sinistre. Claire eut envie de tomber à genoux pour les supplier d’arrêter. Et ce couloir qui n’en finissait pas… Enfin, les gardiennes stoppèrent ensemble ...
... devant une cellule. L’une d’entre elles, la tête tournée vers une caméra installée au bout du couloir, s’écria :
— Ouverture de la cellule 12.
Une voix amplifiée par des micros retentit à travers tout le couloir.
— Ordre reçu et exécuté. Ouverture immédiate de la cellule 12.
Et la lourde porte coulissa sur sa droite. Comme une automate, Claire entra dans la cellule, les yeux embués de larmes. Aussitôt, derrière elle, la porte se referma dans un claquement lourd et sonore. Un bruit effrayant, insupportable, comme si un vide irréel et infranchissable venait de la séparer à jamais de son monde et de sa liberté. Sans force, Claire se sentit sombrer dans un gouffre infini, comme ce couloir interminable, et se laissa tomber mollement.
Françoise et Lucie émirent un cri de surprise. La jeune femme qui venait d’entrer était tout simplement splendide. Assez grande, svelte et élancée, aux longues jambes déliées, aux formes d’un galbe parfait et d’une rare finesse, aux attache fines, aux bras légers et harmonieux, avec une courbe gracieuse des épaules et un long cou racé, elle incarnait la féminité fragile et délicate d’une sensuelle beauté. La femme-enfant à l’état pur, aussi troublante que touchante. Elle possédait un petit visage ovale au teint rose et vivifiant, éclairé par de grands yeux d’un bleu pervenche qui, pathétiques et plein de larmes, semblaient les plus beaux au monde avant qu’elle ne les ferme pour s’évanouir. Sa bouche était ravissante, presque ronde comme un ...