Prison pour femmes, passions inavouables
Datte: 28/01/2018,
Catégories:
ff,
ecriv_c,
Auteur: Nicky Gloria, Source: Revebebe
... convenue. Parfait, tout se déroulait à merveille…
Elle détourna son regard du bateau, reportant son attention sur le pilote.
— On peut rentrer maintenant, dit-elle simplement.
Henri haussa les épaules sans chercher à comprendre. La directrice de la prison pour femmes, sur l’île voisine, payait généreusement ses services. D’habitude c’était son adjointe, cette névrosée de Lucia, qui partait avec lui. Mais une blessure à l’estomac, provoquée par une détenue qui l’avait sournoisement agressée, la maintenait immobilisée à l’infirmerie. D’après les dernières nouvelles, la blessure infligée était sans gravité. Dommage, sa mort n’aurait chagriné personne… Enfin, ce contretemps lui permettait tout de même de voler en compagnie d’Andréa. Un changement qui n’était vraiment pas pour lui déplaire, même s’il savait pertinemment bien qu’il n’aurait jamais aucune chance avec elle. Tant pis, ne serait-ce que pour le plaisir de se rincer l’œil… Ce qu’il fit avec bonheur tout en mettant le cap à l’est, faisant plonger l’appareil vers la barrière corallienne avant de reprendre brusquement de l’altitude. Une acrobatie aérienne qui, habituellement, impressionnait n’importe qui, même les cœurs les plus accrochés. Or, Andréa était d’une autre trempe, froide et impassible. Pas un cri, pas une seule plainte, et elle ne prononça plus un seul mot durant tout le trajet du retour.
Claire refit surface et, de l’eau jusqu’à la taille, réajusta son masque. Elle en profita pour observer le ...
... ciel, suivant des yeux l’hélicoptère qui disparut à l’horizon. Sa belle-mère émergea derrière elle, déplaçant son tuba d’un geste vif.
— As-tu vu cette murène, ma chérie ?
Claire hocha la tête, souriant derrière son masque et levant le pouce en guise de joie. Déjà, elle avait oublié la présence inquiétante de l’hélicoptère qui avait semblé tourner un peu trop longtemps au-dessus de leur bateau. Quelques touristes trop curieux sans doute… Claire s’enfonça dans l’eau, les bras collés au corps et évoluant gracieusement grâce à un souple battement de palmes. Hélène tenta de la suivre, perdant vite du terrain. Elle sortit la tête de l’eau, la cherchant des yeux. En tournant sur elle-même, elle fit face à l’île où s’étendait une longue plage de sable fin qui, sous la réverbération du soleil, semblait parsemée de pépites d’or éblouissantes. Aveuglée, elle cligna des yeux avant de se retourner. Son regard se porta ensuite sur son bateau. D’une longueur de vingt mètres, il brillait à la surface de l’eau émeraude, flottant tranquillement à proximité de la passe. Il avait jeté l’ancre deux heures auparavant, passant sans encombre dans l’étroit chenal naturel qui traversait la barrière de corail. Claire, impatiente, s’était vite équipée pour explorer les fonds marins du lagon, et c’est de bonne grâce qu’elle l’avait suivie, trop heureuse de se défouler et de partager ces quelques moments de détente avec celle qu’elle considérait comme sa fille.
C’était une magnifique journée, l’eau ...