Prison pour femmes, passions inavouables
Datte: 28/01/2018,
Catégories:
ff,
ecriv_c,
Auteur: Nicky Gloria, Source: Revebebe
... cœur, avec des lèvres pleines joliment ourlées. Son nez était droit, fin, le front large un peu bombé et dégagé par des cheveux soyeux qui partaient vers l’arrière en boucles d’or. Cette vision de rêve reposait inerte sur le sol et, ainsi immobile, semblait vulnérable et offerte, comme la plus délicieuse des offrandes. La chemisette réglementaire moulait comme une seconde peau des seins épanouis et divinement insolents qui pointaient vers le ciel comme des obus prêts à s’envoler. Il y eut à son arrivée un grand silence admiratif, que seules Françoise et Lucie rompirent sans s’en cacher. D’un même élan, toutes deux firent les premiers gestes lorsque Claire s’écroula sur le sol. Elles se précipitèrent pour la soulever avec soin, délicatement, comme s’il s’agissait d’un objet d’art. Elles la portèrent ainsi jusqu’au lit vide qui faisait l’angle.
— Comme elle est belle ! s’exclama Françoise d’une voix enrouée par l’émotion.
Son amie, Lucie, approuva en silence avant de remarquer.
— Elle est bien jeune et ne semble pas du tout à sa place ici… Je me demande bien ce qu’elle a pu faire… En tout cas, je lui donne pas une semaine avant de passer à la casserole.
— Comment ça ? Je ne comprends pas… s’enquit une petite voix timide du fond de la pièce.
Françoise et Lucie se retournèrent vers celle qui avait posé naïvement la question.
— Parce qu’elle est très belle, genre sage et inoffensive comme une gentille fille qui ne peut pas se défendre toute seule, et c’est la ...
... proie rêvée pour certaines d’entre nous.
— Mais pourquoi lui voudrait-on du mal ? insista l’autre, totalement abasourdie.
Lucie et Françoise échangèrent un regard agacé. Il est vrai que cette ravissante et discrète jeune femme était arrivée la semaine dernière, et qu’elle ignorait bien des choses sur certaines règles particulières qui régnaient dans cette prison. Elles connaissaient son prénom, Lisa, étudiante en tourisme effectuant un stage à Papeete. Elle avait été condamnée pour un accident de la route dont elle était seule responsable et qui avait coûté la vie à un couple de retraités qui, pour son plus grand malheur, étaient des notables respectés de la ville. Une perte locale qui avait lourdement joué en sa défaveur, et c’est sur cette flagrante injustice qu’elle préparait sa défense en appel. En attendant, elle en avait pour quelques années à être détenue ici, aussi était-il temps de la mettre au parfum, question de lui donner un aperçu du sinistre endroit où elle avait échoué. Ce fut Lucie qui s’en chargea.
— Personne voudra lui faire du mal. Plutôt du bien au contraire… Genre gros câlins et joyeuses galipettes, si tu vois ce que je veux dire, et ce ne sont pas les candidates qui vont manquer à l’appel pour s’attacher ses faveurs. Tu comprends maintenant ?
— Mais c’est horrible !
Lucie ne répondit pas. Elle jeta un bref regard à son amie qui s’occupait d’humecter le visage de la nouvelle arrivante à l’aide d’une serviette. Elle le faisait avec tant d’attentions ...