Prison pour femmes, passions inavouables
Datte: 28/01/2018,
Catégories:
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ecriv_c,
Auteur: Nicky Gloria, Source: Revebebe
... le secret, mais cela l’a complètement éreintée !
Volontairement, il passa une main taquine dans les cheveux de sa femme, dérangeant l’ordonnance méticuleuse de sa coiffure. Elle recula la tête avec agacement, le foudroyant du regard. Soudain, le sourire de Jean-Louis se figea dans un rictus effrayant. Il se leva d’un bond, le regard braqué au large, comme tétanisé. Inquiète, Hélène suivit son regard. Elle aperçut à son tour deux vedettes de la Gendarmerie nationale qui fondaient sur eux à une vitesse stupéfiante. Les bateaux semblaient sauter hors de l’eau, rebondissant de plus belle dans un épais rideau d’écume et d’embruns. Leur trajectoire les menait tout droit vers l’intérieur du chenal, avec une précision qui ne faisait aucun doute sur leur objectif. Jean-Louis sembla défaillir, et Hélène l’entendit alors murmurer dans une prière.
— Oh non ! Mon Dieu, pas ça…
Aussitôt, elle eut peur d’en comprendre la signification.
La Polynésie Française. Atolls et îles de rêve perdus dans l’océan Pacifique, qui d’emblée inspirent enchantement et paysages majestueux. Des montagnes verdoyantes, des plages de carte postale, sable blanc et lagon translucide, relief onirique que les touristes émerveillés peuvent contempler de leur chambre aux premières lueurs d’un soleil rougeoyant. Ici, l’homme et la nature semblent avoir trouvé un terrain d’entente. Hôtels de luxe, résidences superbes et complexes de vacances se confondent dans une végétation luxuriante, où les bungalows ...
... prolongent divinement la beauté des lagons. On y vient pour en prendre plein les yeux, s’exclamer et s’émerveiller, se nourrir de la splendeur des paysages, des coutumes hautes en couleurs et reliques d’un autre temps, et partager des moments uniques avec ses habitants aussi généreux que chaleureux. Bref, on y vient pour passer des vacances inoubliables. Enfin, normalement. Pour la majorité des personnes. Mais pas pour Claire.
Pour elle, les vacances idylliques s’étaient transformées en cauchemar. Ici, dans ce couloir sordide et impersonnel, il n’y avait ni soleil, ni plage, ni récifs de coraux. Rien pour la faire rêver. La porte claqua derrière elle, l’isolant à jamais du monde extérieur. Du paradis. Pour lui donner d’emblée un avant-goût de ce que serait l’enfer dans cet endroit horrible. Deux gardiennes l’encadraient sévèrement. Visage impassible, yeux froids, démarche saccadée, elles ressemblaient à deux robots sans le moindre état d’âme. Elles l’accompagnaient tout le long d’un immense couloir où s’alignaient de chaque côté des cellules qui n’en finissaient pas de défiler. Dès la première cellule dépassée, une voix vulgaire cria :
— Hé ! Regardez qui nous arrive ! De la chair fraîche, c’est pas mignon ça de renouveler notre garde-manger !
Aussitôt, ce fut la bousculade. Des femmes s’accrochaient aux barreaux et, quand Claire passait devant elles, elles se permettaient des exclamations ravies et des commentaires salaces.
— Ils les prennent jeunes maintenant, et ...