1. Femme en copropriété


    Datte: 04/07/2018, Catégories: fh, inconnu, boitenuit, danser, amour, jalousie, cérébral, revede, nopéné, couple, Auteur: Passerose, Source: Revebebe

    ... l’avait-il retenue dans la salle, et pour lui reprocher une nouvelle fois de m’avoir abandonné pour se livrer à des contorsions que je réprouvais. Bien sûr, elle était désolée, mais rien de grave ne s’était passé et elle allait bien vite oublier ce Richard. Je n’étais pas dupe, elle avait reçu un numéro de téléphone, en retour elle avait au moins donné le nôtre : sans doute pour oublier plus vite.
    
    Pour la première fois en sept ans de mariage, je me mis à douter des sentiments de Marie. En arrivant à la maison, sur la table du salon, elle ouvrit son sac à main, fouilla l’air perplexe, vida son sac sur le plan, éparpilla les objets. Je lui demandai si elle avait perdu quelque chose : il lui manquait son poudrier en argent ! Je lui tendis alors le petit carré blanc en précisant que c’était pour l’aider à oublier son soupirant : rouge pivoine, confuse, elle s’en empara, le déchira en tout petits morceaux qu’elle alla jeter dans la cuvette des WC : ainsi me démontrait-elle sa volonté de couper au plus vite les fils de cette relation dont j’aurais tort de m’inquiéter.
    
    Ses démonstrations amoureuses ce soir-là furent d’une chaleur extraordinaire. Elle fut ardente, endurante, exigeante, épuisante, insatiable puis sombra brutalement dans un sommeil profond d’une douzaine d’heures. Au réveil, elle ne se souvenait ni du coucher, ni de sa fringale de sexe. Je lui fis part de mes soupçons concernant Richard et ses drogues. Me crut-elle? Comprit-elle les risques qu’elle avait failli ...
    ... prendre? Pour chasser ces idées, elle me plaisanta sur le bénéfice que j’avais dû en tirer. À quoi j’opposai que l’acte d’amour n’est pas que la résultante d’une excitation d’origine chimique pour l’un des partenaires. J’en tirai alors un bénéfice partagé cette fois.
    
    Le mercredi suivant, en fin d’après-midi, alors que je revenais du travail, je remarquai sur le trottoir une silhouette que je reconnus immédiatement; c’était Richard. Avec ma télécommande, j’ouvris la porte de la cour puis celle du garage, y entrai et refermai. À la distance où il se trouvait et à cause des vitres fumées, le beau brun n’avait pas vu qui occupait la voiture. À peine étais-je parvenu dans mon salon que la sonnerie du téléphone retentit. Je ne me pressais pas, il dut rappeler un peu plus tard et ce n’est qu’à la deuxième sonnerie que je décrochai. J’ai un don un peu particulier d’imitateur et j’ai toujours un grand plaisir à imiter la voix de Marie, petite farce innocente que je ne pratique qu’à domicile, il va de soi. Me doutant que l’appel venait de la cabine téléphonique voisine, je pris donc la voix de mon épouse :
    
    — Allo, oui, ici Marie, qui m’appelle ?
    — C’est Richard.
    — Richard ? Je ne connais pas de Richard.
    — Richard, ton cavalier préféré, samedi soir au bal !
    — Ah ! Oui, excusez-moi, je n’y pensais plus. Et qu’est-ce qui me vaut le plaisir ?
    — Comme tu m’avais laissé ton numéro de téléphone, j’ai pensé te faire plaisir en t’appelant. Il est certain que tu attendais mon appel ...
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