1. Femme en copropriété


    Datte: 04/07/2018, Catégories: fh, inconnu, boitenuit, danser, amour, jalousie, cérébral, revede, nopéné, couple, Auteur: Passerose, Source: Revebebe

    Comme avant notre mariage, nous avons continué à fréquenter les salles de bal. J’avais toujours le même plaisir à faire tournoyer Marie sur les pistes de bois talquées. La sortie du samedi soir ou parfois du dimanche nous détendait après la semaine de vie sédentaire dans nos bureaux du service des Impôts.
    
    Ma charmante épouse tenait beaucoup à m’avoir comme cavalier, nos corps étaient toujours en accord parfait, nous nous efforcions de varier les pas sans jamais nous désunir. Il arrivait fréquemment que ma brunette attirât le regard d’autres hommes. Certains venaient la complimenter et s’enhardissaient à l’inviter pour une danse; elle acceptait de bon cœur et accordait avec une certaine fierté quelques rondes dans une soirée. Certainement aurait-elle glissé sans discontinuer avec ces célibataires non accompagnés si ma présence à ses côtés n’avait mis un frein à leur assiduité. Car il était entendu que nous sortions pour nous amuser tous deux et ensemble, comme nous faisions ensemble beaucoup de choses de notre vie : c’était le sens de notre mariage.
    
    Quand le bal réunissait des amis ou des voisins, au cours de la nuit les couples se faisaient et se défaisaient le plus simplement du monde, chacun s’efforçant d’inviter tous les conjoints du groupe sans exception. Cependant, c’est avec Marie que je préférais tourner et notre plaisir commun était si évident que nos connaissances ne s’offusquaient pas de nous laisser évoluer très longtemps l’un avec l’autre, l’une contre ...
    ... l’autre.
    
    Ce samedi, nous avions dû prendre la voiture pour atteindre une salle un peu plus éloignée que celles où nous allions habituellement, nous souhaitions entendre un orchestre de bonne réputation. Effectivement la musique était de qualité, entraînante à souhait et nous n’avons pas tardé à nous élancer dans le flot des danseurs. Marie était en grande forme, son visage réjoui affichait sa joie et, comme toujours, j’étais le plus heureux des maris, fier d’accompagner une aussi ravissante jeune femme. En passant à côté d’une table où siégeaient trois gaillards, j’entendis des sifflets admiratifs qui ne m’étaient pas destinés, évidemment. La musique couvrait les commentaires et Marie avait ri au passage suivant en écoutant les compliments des jeunes gens.
    
    Dans l’attente de la série suivante, nous nous étions assis à notre table. Dès la reprise, alors que je prenais mon temps, un grand brun, beau garçon à bouclettes, élégant et souriant s’inclina devant Marie et l’invita. Toujours aimable, Marie se redressa, me sourit et suivit ce parfait inconnu. Je me retrouvai seul, condamné à observer le mouvement de la piste. C’était une série de slows. Le cavalier de Marie avait commencé à distance respectable, échangeant sans doute des banalités comme il est d’usage. À un moment Marie me désigna de la tête, elle devait présenter son mari à son danseur. Je remarquai que les deux corps s’étaient rapprochés, mais tout le monde sait que c’est le propre de cette danse d’encourager les ...
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