1. Promenade un soir d'été


    Datte: 30/06/2018, Catégories: fh, sf, Auteur: Hidden Side, Source: Revebebe

    ... réserves faiblissantes et, les secondes passant, son souffle s’accélérait au fur et à mesure qu’il en prenait conscience.
    
    Dans son esprit, la peur s’était soudain muée en une violente panique. Il avait gravi les échelons de métal quatre à quatre, puis les avait redescendu une lourde pierre à la main. Priant pour que je l’entende, il s’était alors mis à frapper comme un sourd sur l’épais panneau d’acier.
    
    Lorsque j’avais répondu à son appel, sa réserve d’oxygène était quasiment épuisée. Et quand j’avais enfin réussi à déverrouiller l’abri, Alain était plongé dans une profonde narcose. La suite, nous la connaissions tous les deux…
    
    --<( — VI — )>-—
    
    Son récit terminé, Alain resta silencieux un moment. Un voile d’inquiétude troublait son regard tandis qu’il me jaugeait, essayant de savoir jusqu’à quel point j’étais en colère. Il était mal, et avec raison : deux jours à être claquemurée contre mon gré, c’était tout à fait le genre de truc à m’énerver, même si je suis du genre à être bien lunée, à la base.
    
    — Tu croyais réellement que je t’en voulais au point de te laisser crever dehors ?
    — J’en sais rien. Disons que… j’étais trop confus pour réfléchir clairement. Fallait que je tente quelque chose, n’importe quoi, même si c’était stupide…
    — Depuis le début, tout ce que t’as fait était stupide, et en particulier te barrer sans prévenir !
    — Je comprends que tu m’en veuilles, Eva, a-t-il glissé.
    — Tu veux savoir ce qui m’a fait le plus chier ? ai-je continué sans me ...
    ... laisser émouvoir. C’était de découvrir que tu ne me faisais pas confiance.
    — Je ne t’ai rien dit pour te protéger, tu le sais bien ! Et personne n’aurait pu imaginer ce qui allait se passer !
    — Ok, je te l’accorde… Mais en attendant, quand j’ai découvert que j’étais enfermée là, je crois bien que je t’aurais étranglé ! (Je n’osai lui parler du sort initialement réservé à ses bijoux de famille).
    — Eva, je…
    — Bon ! Écoute-moi bien, à présent : tu me refais jamais un coup pareil ! Jamais ! Vouloir me protéger contre moi-même, juste parce que t’es un mec et moi une nana, c’est terminé ! La prochaine fois que tu quittes l’abri, je viens avec toi, que ça te plaise ou non !
    
    Pas de réponse. Je me rendis soudain compte que j’étais en train de hurler, tandis qu’Alain fixait le bout de ses chaussures sans rien dire. Ben voilà autre chose ! Le bon vieux schéma de la mère castratrice en train d’engueuler son gamin, maintenant… Eh ben, moi qui prônais les relations d’égal à égal, j’en donnais le parfait contre-exemple !
    
    Songeant à la culpabilité qu’il ne cessait d’éprouver, au stress de cette station de métro jonchée de cadavres – jusqu’à en halluciner d’impossibles retrouvailles avec sa femme et sa fille – je décidai de passer l’éponge sur ce départ en catimini, quelles qu’en fussent les raisons. Je glissai donc ma petite main dans la sienne, laçant nos doigts avec force pour essayer de lui communiquer un peu de réconfort. Le sourire timide qu’il me lança alors était plus que ...
«12...111213...16»