1. Promenade un soir d'été


    Datte: 30/06/2018, Catégories: fh, sf, Auteur: Hidden Side, Source: Revebebe

    ... prestigieux, balancés ici et là au milieu de quelques bouteilles de champagne. Nulle femme de ménage n’avait eu la chance d’intégrer ce club de winners, visiblement…
    
    Le bunker ne semblait pas avoir été occupé plus de quelques jours. Glacé et à l’abandon, ce n’était plus à présent qu’une salle d’attente pour VIP. La chambre des reines, après le passage du bulldozer sur la fourmilière… Pourtant l’effervescence avait dû régner dans cet endroit, pour ne pas dire la panique, quelques heures après que l’inimaginable se fut produit, les conversations fusant à travers l’épais brouillard des havanes dont les cadavres refroidis jonchaient encore d’épais cendriers de verre. Puis, la fatigue aidant, les politiques avaient rejoint leurs familles dans les discrètes alcôves disposées tout autour de la pièce.
    
    Nicolas avait dû se glisser tout contre Louise Bourgoin, sa quatrième épouse. Un mariage qui avait fait grand bruit se souvenait Alain, peu après le plébiscite de son second mandat. Avec ce nouveau sacre, les manières de Sarkozy s’étaient d’ailleurs mises à ressembler de plus en plus penser à celles du regretté Silvio Berlusconi, assassiné par la Camorra lors d’un déplacement électoral quelques années plus tôt.
    
    Au fond de la vaste salle de repos se dressait une porte blindée, imposante et toute d’acier riveté. Des senseurs biométriques rendaient l’obstacle infranchissable. Derrière cet opercule de métal devait se trouver le centre de commandement des armées, supposa Alain, ...
    ... avec entre autres gadgets, le célèbre bouton rouge ayant déclenché un peu partout sur la planète la mise à feu des missiles français.
    
    Dépité, Alain se rabattit sur les alcôves ministérielles pour tenter de glaner des infos sur le lieu d’évacuation de tous ces braves gens, après qu’ils eurent vaillamment participé à la destruction du monde. Hormis deux trois pièces de lingeries, quelques préservatifs et un godemiché, rien ne semblait pourtant devoir le renseigner sur les activités auxquelles s’étaient livrés nos dirigeants durant ces heures sombres, avant que leurs limousines héliportées ne les emmènent en lieu sûr, loin de tout cela.
    
    Après une demi-heure de recherches infructueuse dans l’enfilade des baisodromes insonorisés, Alain dénicha un attaché-case marron sous un sommier cinq étoiles. À l’intérieur, un laptop ultrafin, encore imprégné du parfum de sa propriétaire. Constatant que l’ordinateur ne s’allumait pas – les batteries devant être mortes – Alain le brancha sur une prise murale. La machine zonzonna un bref instant avant de lui demander d’apposer son index sur le lecteur d’empreintes digitales pour continuer à booter.
    
    — Et merde ! Pas grave, on verra ça à la maison…
    
    Il n’avait plus rien à faire dans cette coquille vide. Alain avait remis le cap sur notre abri, loin de s’attendre à l’accueil qui lui était réservé…
    
    ooOOoo
    
    Il ne disposait plus que d’une demi-heure d’autonomie, son respirateur isolant au trois quarts vide, quand il est enfin parvenu dans ...
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