1. Promenade un soir d'été


    Datte: 30/06/2018, Catégories: fh, sf, Auteur: Hidden Side, Source: Revebebe

    ... n’eut pas à trépasser : la brave petite machine le mena jusqu’à l’Élysée sans anicroches. Au cœur de Paris, Alain releva un niveau de radioactivité deux fois plus élevé qu’à Sucy-en-Brie. Quant au degré de destruction, il était similaire : rien ne ressemble plus à un tas de gravats qu’un autre tas de gravats…
    
    L’ancien hôtel particulier était réduit à un amas de poutrelles métalliques et de blocs informes. Seules subsistaient les premières marches du grand escalier d’apparat, gravi solennellement par tant de chefs d’états, ainsi que la base de deux des imposantes colonnes de marbre marquant l’entrée du prestigieux bâtiment à présent atomisé.
    
    Et maintenant, que faire ? L’endroit était désert, aucun signe d’une quelconque mobilisation !
    
    Moteur au ralenti, Alain scruta la large cour d’honneur, avant de redémarrer et d’en faire plusieurs fois le tour à petite vitesse, louvoyant entre les débris. Au bout d’un quart d’heure de vaines recherches, il allait se résoudre à partir quand il entrevit une ombre entre les pavés disjoints. Sautant de son quad, il s’agenouilla devant une découpe au sol qui tranchait par son aspect régulier. Un carré d’un mètre de côté environ, avec un anneau serti en son centre. Tirant sur l’attache métallique, Alain fit basculer une large trappe dont le mécanisme coulissa sans effort. Il venait de découvrir une ouverture secrète ! Cela faisait des mois qu’il n’avait pas ressenti une telle excitation !
    
    À ses pieds, un puits d’accès s’enfonçait à ...
    ... la verticale vers un large sas, illuminé par trois rangées d’halogènes, une dizaine de mètres plus bas. En moins d’une minute, il se laissa glisser le long de l’échelle et atteignit le fond du puits. Sur la porte du sas l’attendait quelque chose qui ne l’aurait pas plus surpris ni ému que la preuve d’une vie extra-terrestre : une photo de notre cher grand homme en tenue d’apparat, taguée avec la fameuse mention :« parti sans laisser d’adresse ».
    
    Alain tenait entre ses doigts tremblants le témoignage irréfutable que d’autres survivants étaient passés par là avant lui. C’était officiel, nous n’étions plus les seuls rescapés de la région parisienne ! Il retourna la photo. Au dos, une écriture penchée avait inscrit :« Entrez, c’est ouvert. » Et en effet, quand il pressa la commande de déverrouillage, le panneau d’acier s’effaça avec un léger chuintement, dévoilant un local aux allures militaires, violemment éclairé par plusieurs rampes de néons. Comme il l’avait prévu, l’endroit était désert.
    
    Alain se décontamina rapidement, avant d’abandonner sa défroque antiradiation. Dès qu’il s’engagea dans l’abri présidentiel, une puanteur aigre l’assaillit, remugle de nourritures avariées et relents de moisissures. Il fit quelques pas dans un couloir anonyme qui débouchait sur une très grande pièce aux allures de fumoir. Entre les vastes canapés de cuir sombre, l’épaisse moquette grise était jonchée de détritus : des gobelets et des emballages vides aux armoiries des traiteurs les plus ...
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