Traqués - Histoires de Sexe

Traqués

... avait l’air furieux de notre présence.

— Merci.

Je les enfilai sans un mot. Nouria prit le téléphone de sa sœur.

— Qu’est-ce que je leur dis ? me demanda-t-elle.

Je réfléchis une seconde.

— Dis-leur qu’un inconnu est entré chez nous. Je développerai à Pigneaux.
— Tu penses qu’il te croira ?
— J’en sais rien. Mais c’est lui qui suit l’affaire. Et chez nous il y aura le sang du type, comme preuve.

Elle se mordit les lèvres et composa le numéro de la police.

***

Le flic de garde au commissariat de la ville, ce soir-là, était un jeune diplômé, engagé tout juste trois mois auparavant. Être de garde la nuit ne le dérangeait pas ; il pouvait ainsi profiter de ses journées. Il lisait un magazine sur les consoles vidéo lorsque le téléphone sonna.

— Commissariat central.
— Allô ? C’est pour déclarer une agression.

C’était une voix de femme.

— Où habitez-vous ?
— 18, promenade des Cerisiers. Un inconnu s’est introduit chez nous !
— Vous êtes chez vous ?
— Non, on s’est enfuis chez ma sœur.
— Pouvez-vous venir au poste de police ?
— Non, venez, vous ! On est coincés ! Il doit nous avoir suivis !
— Votre nom ? demanda-t-il.
— Nouria Zyriane.
— Votre adresse ?
— 21, rue Daumier. 5ème étage, appartement 164. Vite !

***

Nouria raccrocha le téléphone, les mains tremblantes. Je la serrai contre moi.

— Ils arrivent le plus vite possible, me dit-elle.
— Allume les lumières, demandai-je à David.

Il resta sans réaction.

— Vite ! ...

... Fais-le.
— Mais qu’est-ce qui se passe, putain de merde ! C’est quoi votre histoire, là ?

Quel con. Comment Amel pouvait-elle supporter un blaireau pareil ?

— Ce serait trop long à expliquer, lui répondis-je en me levant du canapé pour allumer la lumière du salon.
— Vous avez fumé ou quoi ?

J’aurais bien aimé, oui, que tout ça ne soit qu’une hallucination. Je désignai mon cou :

— Et ça, c’est quoi ? Du flan ?

Il pesta et grommela quelque chose que je ne compris pas.

— Hé tous les deux, ça va peut-être aller, non ! nous coupa Amel.

Nouria se leva et me prit la main.

— Calme-toi.

J’avais l’impression de suffoquer. Chaque cellule de mon corps semblait prendre feu. L’angoisse m’oppressait la poitrine. Un vampire ! À nos trousses !

— C’est pas possible, murmurai-je. Non, ça n’existe pas…

***

Jacques Pigneaux avait beau être marié à sa femme depuis plus de quinze ans, il éprouvait le même désir envers elle, et le même plaisir à coucher avec elle. Son corps l’excitait toujours autant. Il écrasa ses lèvres sur les siennes, tout en lui caressant les seins passionnément. Elle gémit en le pressant contre elle. Marie n’était pas vraiment belle, toutefois elle avait ce charme propre à certaines femmes, qui les rend encore plus désirables que toutes les beautés des magazines et du cinéma. Jacques l’embrassa dans le cou, puis descendit pour lui sucer la pointe des seins. Elle poussa un petit cri et ferma les yeux, savourant les caresses buccales de son mari. ...