1. La fuite


    Datte: 27/01/2018, Catégories: ff, soubrette, historique, historiqu, Auteur: Courtisanne, Source: Revebebe

    ... s’organise. Tôt le matin, après avoir donné des ordres aux cuisines, les deux jeunes femmes font ensemble le tour du château et de ses dépendances : étables et écuries, forge et petits ateliers artisanaux où l’on fabrique le pain et la charcuterie.
    
    Alix aide ensuite sa cousine à s’occuper de son jardin : il faut arracher les mauvaises herbes, repiquer les plants dans les carrés de simples, aller au puits tirer l’eau pour l’arrosage, et elles sont vite en sueur, tant il fait chaud. Mais c’est un travail indispensable dont dépend la vie de tous.
    
    Puis, après avoir vérifié les comptes du domaine avec son régisseur, Dame Clémence reçoit paysans et gens d’armes pour écouter leurs doléances et régler les éventuels litiges.
    
    Au début, Dame Alix s’est faite discrète, puis, peu à peu, elle s’est mise à participer, donnant son opinion, puis des directives.
    
    Clémence est contente de la présence de sa cousine qui la soulage de bien des tracas inhérents à la gestion d’un domaine, en prenant bien souvent l’initiative – elle semble née pour donner des ordres – mais elle est parfois contrariée par cette propension à commander sans cesse.
    
    Alix, de son côté, est souvent agacée par ce qu’elle considère chez Clémence comme une sorte de passivité devant les événements de la vie : depuis le départ de leurs époux pour la Terre Sainte, c’est à elles que revient la lourde charge d’administrer leurs domaines, et c’est une bonne occasion de montrer la force de caractère des femmes ! Et ...
    ... puisque son fief est pour le moment perdu, elle se doit d’aider sa cousine du mieux qu’elle peut.
    
    Les après-midi sont consacrées aux travaux d’artisanat. Il faut filer la laine, la carder, la tisser pour en faire des mantels, des tentures et des couvertures : ni les maisons des manants, ni le château ne seront chauffés cet hiver.
    
    Et c’est aussi la saison pour préparer onguents et pommades contre les gerçures, élixirs contre la toux et autres remèdes que Dame Clémence administrera à ses gens, en cas de besoin.
    
    Mais c’est aussi l’occasion de bavardages et de chants. Et s’il reste du temps, Dame Clémence confectionne des pigments naturels à base de plantes, d’insectes ou de minéraux, pour pouvoir s’adonner à sa passion lors des longues journées d’hiver : l’enluminure.
    
    Dame Alix, elle, pense à ses gens qui vont souffrir de disette, à la façon dont elle pourrait reconquérir son domaine, à l’argent qui lui manquera pour reconstruire la tour sud, si Tancrède tarde à rentrer…
    
    De son côté, Asceline a du mal à prendre ses marques : au début, elle aurait bien aimé participer à la vie des autres servantes, les aider dans leur travail, rire avec elles : cela lui aurait permis d’oublier plus facilement…
    
    Mais très vite, elle s’est aperçue que les femmes ne font pas trop attention à sa présence, et surtout que Mahaut, la servante attitrée de Dame Clémence, se méfie d’elle. A-t-elle peur de perdre sa place, d’être remplacée ? C’est absurde !
    
    Désœuvrée, elle prend l’habitude ...